10 mars : Anniversaire du soulèvement tibétain
Un peuple en souffrance qui ne demande qu’une autonomie
C’est le 10 mars 1959 qu’éclata à Lhassa, capitale du Tibet, le soulèvement tibétain. Révolte populaire où 30 000 tibétains se massent autour du palais de Norbulinka pour empêcher le daïla lama d’être enlevé par les chinois. Ce soulèvement spontané se solda par un massacre où 15 000 tibétains furent tués. Les autorités chinoises contestent la version des faits décrits et le nombre de personnes qui ont trouvé la mort.
La voie médiane
Le peuple tibétain n’accepte pas le statut actuel du Tibet sous l’autorité de la République populaire de Chine et ne cherche plus l’indépendance du Tibet. Il est prêt à suivre un chemin intermédiaire, tracé par une politique modérée permettant d’accéder à une réelle autonomie pour tous les Tibétains vivant dans les trois provinces traditionnelles du Tibet, dans le cadre de la République populaire de Chine.
Selon cette politique de la « Voie médiane », qui sauvegarde les intérêts vitaux de toutes les parties concernées, la Chine pourrait demeurer responsable de la défense et des affaires étrangères du Tibet. La Chine pourrait également aider le Tibet en matière d’éducation et de développement économique. De telles dispositions garantiraient à la Chine une stabilité à long terme ainsi que son intégrité territoriale. Les Tibétains n’auraient alors aucune raison de se séparer de la Chine.
C’est le point principal de l’approche dite de la « Voie médiane » prônée par le Dalaï Lama et qui constitue la base des négociations avec le gouvernement de la République populaire de Chine pour résoudre la question du Tibet.
Des élus actifs dans le Volvestre
Sous l’impulsion de Jean Louis Halioua, maire de Salles sur Garonne, la défense de la cause tibétaine ne reste pas lettre morte dans le territoire haut garonnais. De nombreux parrainages ont eu lieu avec des communes tibétaines. Une symbolique pour dire qu’on ne les oublie pas. Une correspondance a été adressée à Monsieur l’Ambassadeur de Chine pour demander à visiter les communes parrainés, rencontrer les élus et les associations. Malheureusement, à ce jour, aucune réponse n’a été formulée.
PJ : Le Tibet n’est-il pas un « pays autocrate » avec à sa tête un guide spirituel ?
Jean Louis Halioua : Le daïla lama a abandonné son statut de chef politique en 2011. Le gouvernement en exil est composé exclusivement de personnes laïques. A la tête du gouvernement se trouve le docteur Lobsang Sangay, premier ministre élu démocratiquement par les tibétains de la diaspora. En ce sens, c’est désormais un pays laïque.
PJ : Et ces rapports difficiles avec la Chine, présente d’ailleurs en Midi Pyrénées comme à l’aéroport par exemple ?
JLH : Il est regrettable que la Chine s’implique tant dans la région Midi-Pyrénées et que nous soyons mis au ban des mauvais élèves . Alors que la Chine aurait tant à gagner à respecter sa propre constitution et donc à donner une véritable autonomie à la région du Tibet. La Chine en ressortirait grandie… Et quelle belle image, cela serait pour les européens qui regrettent cette contradiction entre une Chine qui se veut moderne guidant le monde et qui ne respecte même pas sa propre constitution et les droits de l’Homme.
PJ : Vos actions pour 2016 ?
JLH : Faire voir au peuple tibétain qu’on ne les abandonne pas et qu’on ne lâchera rien. Nous continuerons à sensibiliser l’opinion publique pour éviter l’oubli. Nous continuerons à travailler en France et en Europe pour accentuer les parrainages.
Loin des caméras et des grands médias, le Tibet se meurt. Paralysé par les pressions que font les autorités chinoises, le monde occidental tourne la tête et se lave les mains. « Business is business ». Comment dire non à ce pays en passe de devenir la première puissance économique mondiale ? Seule l’opinion publique pourra faire bouger les lignes.