Avec un taux de 34% de conversion en agriculture biologique, Languedoc Roussillon Midi Pyrénées, connaît une dynamique de conversion inédite en France (ce taux est de 17% au niveau national). Cette progression fulgurante du nombre de conversions a nécessairement un impact sur la répartition des enveloppes financières programmées sur la période 2015-2020.
« Je crois qu’il faut tout d’abord se féliciter de ce dynamisme. Languedoc Roussillon Midi Pyrénées est la 1ère région bio de France en nombre d’agriculteurs, d’hectares et en termes de production. C’est un atout considérable mais aussi une responsabilité pour l’avenir. La Région est devenue autorité de gestion des fonds européens FEADER au 1er janvier 2015. Ces fonds permettent de financer, notamment, l’agriculture biologique, dans une enveloppe contrainte fixée pour 5 ans. Nous devons donc nous adapter aux capacités de financement dont nous disposons, tout en répondant aux demandes des agriculteurs bien supérieures aux prévisions », a notamment déclaré Carole Delga, lors de la commission permanente qui s’est tenue à Montpellier, le jeudi 14 avril dernier.
Au regard de l’ampleur des besoins, de la prévision de la poursuite d’une dynamique forte de conversion et des disponibilités financières, les élus régionaux ont validé la mise en place de solutions pour poursuivre les mesures de soutien à l’agriculture biologique :
– le plafonnement de l’aide au maintien à 8 000€ par exploitation et par an ;
– le plafonnement de l’aide à la conversion à 30 000€ par exploitation et par an.
« Ces mesures permettront de répondre aux demandes de conversion pour les années qui viennent. Au total, une centaine d’agriculteurs, sur 3 000 que compte la région, seront affectés par les plafonnements mis en place et issus de décisions des co-financeurs nationaux en concertation avec les professionnels de l’agriculture biologique. Les exploitations concernées sont essentiellement des exploitations de grandes cultures, dont la surface est supérieure à 100 hectares.
Par ailleurs, ces mesures – rétroactives sur 2015 – ne s’appliqueront pas aux jeunes agriculteurs pour 2015.
C’est notre responsabilité de permettre à la très grande majorité des agriculteurs, qui souhaitent se convertir en bio, de mener à bien leur projet. Les dossiers seront examinés au cas par cas afin de ne pas mettre en difficultés les exploitations les plus fragiles », a souligné la présidente de Région avant d’ajouter :
« Nous nous sommes battus pour aller chercher des crédits supplémentaires et les co-financeurs, en particulier les Agences de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse et Adour-Garonne, ont fait un effort conséquent pour répondre aux besoins. Mais nous irons plus loin. La Région et la DRAAF ont interpellé le Ministre de l’Agriculture sur la situation exceptionnelle que connaît la Région et appelé à une recherche urgente de solutions de financements à long terme ».