Tout le monde sait que parfois les pêcheurs ont tendance à exagérer la qualité ou la grosseur de leurs prises. Cela peut aller, comme chacun le sait, jusqu’à la sardine qui bouche le port de Marseille ou au goujon de nos cours d’eau qui mesurait la longueur de l’avant bras et qui avait des moustaches dignes d’un pandore guignolesque.
A Gensac sur Garonne, rien de tout cela car c’est l’humilité qui règne en maitre. Faisant fi de toutes les moqueries, notre cher cantonnier et ami Gérard Raspaud se prêta avec bonheur à son sport favori. Non, il ne s’agit pas de footing comme certains pourraient le croire mais de pêche à la ligne et plus précieusement de la pêche à la carpe. Le terme carpe est un nom vernaculaire utilisé pour désigner le plus fréquemment des poissons d’eau douce de la famille des Cyprinidae. Ce nom est ambigu car il peut signifier génériquement l’ensemble de la famille, voire l’ensemble de l’ordre. Il existe de nombreuses carpes : des carpes d’amour, des carpes argentées, des carpes marbrées et lorsqu’ elles sont toutes petites des carpettes. (source Wikipédia!)
L’histoire ne dit pas avec quel appât, la bête fut attirée ! Cela relève du plus grand secret mais quelques rumeurs circulent. La belle prise aurait été pêchée à la graine de poteau électrique, cuite « al dente » au feu de bois d’hêtre ou pas d’ailleurs comme aimait à le dire Hamlet. On y rajouta quelques gouttes d’un élixir au délicat parfum enivrant dont la gente féminine à nageoire raffole. Ah, il a de l’expérience notre cher pêcheur quand il s’agit de carpe.
Toujours est-il qu’après un combat à la loyale qui fit monter l’adrénaline à cause de cette peur ancestrale de « casser » qu’éprouvent tous les « pescofits », la carpe fut ramenée sur le bord et sortie de l’eau. De l’admiration et du respect et quelques caresse plus tard, dame Carpe fut montée sur la bascule. Certes il n’y avait pas là quelconque huissier pour attester de la fiabilité de l’instrument de mesure ou quelques pandores pour en dresser procès verbal. Non simplement des témoins de bonne foi qui furent récompensés de leurs témoignages au dessus de tout soupçon par quelques breuvages dont ce village a le secret. Gérard Raspaud, qui a par ailleurs tout notre confiance, annonça le poids et la taille de cette carpe sortie tout droit du fleuve Garonne. « Oyé Oyé braves gens , dame carpe pèse 7 kilogrammes et mesure 50 centimètres, qu’on se le dise ». De bouche à oreilles et de fil en hameçon, dame carpe avait pris quelques kilos et perdu quelques centimètres lorsque la nouvelle parvint au fin fond du village. Le sieur Robert parla même de 9,293 kilos pour 38,458 centimètres… de hauteur.
Avec Monsieur le Maire, le bedot et son éminence, comme le chantait Brel, nous nous devions de nous associer à cet hommage fort sympathique. L’histoire ne dit pas si c’est Dame Maïté qui a pris la photo. Il est sûr en revanche qu’elle fut une donneuse d’alerte courageuse et fort attentive que l’on ne peut que remercier par les temps qui courent.
Gageons qu’au fil du temps, cette histoire deviendra un conte que l’on pourra entendre dans le cadre du festival qui se déroule chaque année à la fin du mois de juillet dans le Volvestre… et dans ce village décidément pas comme les autres.