Jean Yves Duclos n’est pas content du tout.
On sentait bien depuis quelques semaines que la trêve des confiseurs n’était pas respectée par tout le monde. A l’approche de la constitution de la prochaine grande communauté de communes autour de Saint Gaudens, les tractations sont allées bon train. Il faut penser à l’élection du Président. Il fallait pourtant s’y attendre, les alliances d’hier ne sont pas celles de demain. Les individus prenant pour prétexte l’intérêt collectif ont vite fait de retourner leur veste, de changer d’équipe, de copains, d’alliés, au risque d’y perdre en lisibilité auprès des électeurs. En effet, les pauvres citoyens, éloignés des machinations politiques, n’ont pas forcément tous les codes de compréhension.
Prenons par exemple le coup de gueule de Jean-Yves Duclos dont le communiqué de presse nous alerte :
«Je ne soutiens pas la candidature de mon suppléant, le maire de Montréjeau.
Depuis trois semaines, mon suppléant négocie avec Jean-Raymond Lépinay sa candidature unique à la présidence de la nouvelle intercommunalité, contre la distribution de postes à responsabilités dans cette structure. Dès que j’ai eu connaissance de ces combines, je me suis désolidarisé de son action. Aujourd’hui, mon suppléant n’est pas le candidat du rassemblement, il est devenu le candidat des arrangements.
Même si cette élection ne sera pas facile au vu de ces alliances. Dans la continuité de notre annonce du mois de novembre, nous présenterons une candidature claire et transparente. Cette candidature devra s’engager sur un développement dynamique du territoire avec une fiscalité maîtrisée.
Soyons à la hauteur des attentes de nos entreprises et de nos habitants qui regarderont de près cette élection même s’ils n’y participeront pas directement.»
Résumons :
Jean-Yves Duclos nous apprend donc, aux chefs d’entreprise, aux habitants et aux contributeurs qu’on laisse sans comprendre, que son suppléant, qu’il ne nomme pas, l’a trahi. En d’autres termes » lui a fait un enfant dans le dos », expression plus populaire. Précédemment, le maire de Montréjeau a eu du mal à digérer son éviction de la communauté de communes du Nébouzan. On aurait pu penser qu’il aurait repris un peu de satisfaction en tant que suppléant au conseil départemental. Que nenni, comme une fusée profitant de l’attraction d’une planète pour prendre de la vitesse, il combine et arrange son avenir politique.
Qu’en dit Eric Miquel ?
Eric Miquel : Pourquoi cette candidature.
« Je suis candidat à la présidence de la nouvelle intercommunalité dans le cadre d’un projet mûri depuis plusieurs mois avec une quinzaine d’élus de tous bords politiques, avec une forte volonté de rassembler les forces vives de ce territoire et de les fédérer sur un projet commun au delà des partis politiques. C’est sur cette base que nous avions mené le rassemblement lors des «Départementales».
Le maire de Saint-Gaudens a été associé à cette démarche, il fait le choix aujourd’hui de s’exclure.
Cette fusion imposée par la loi NOTRe dans la précipitation rend les choses compliquées.
C’est le groupe de travail qui m’a proposé d’être candidat pour porter ce projet commun. Je l’ai accepté, non par souci carriériste, mais parce que je veux faire avancer ce territoire. Et je souhaite travailler avec toutes les personnes des cinq anciennes CC sans exclusive. Je souhaite donc que la position de la ville de Saint-Gaudens s’assouplisse pour l’intérêt du territoire. Je souhaite également collaborer avec la Région, le Conseil Départemental et Toulouse Métropole car ces collectivités sont indispensables dans l’organisation des intercommunalités.»
Gardons-nous de faire une analyse, c’est assez clair!
Eric Miquel n’est pas candidat autoproclamé, c’est le groupe de travail qui le lui a proposé. Jean-Yves Duclos était au courant, mais il s’en est exclu lui-même. C’est un projet politique au delà des partis. Et pour les contributeurs, l’au delà c’est toujours une vaste inconnue. C’est clair.
Et maintenant :
Suite à son communiqué de presse, Jean-Yves Duclos nous a précisé qu’ayant déjà trois mandats (maire, conseiller départemental et président du syndicat des eaux), il ne briguera aucun poste dans la nouvelle intercommunalité. Il apportera toutefois tout son soutien à une candidature de rassemblement.
Cette assemblée aura trois ans pour harmoniser les compétences et la fiscalité, pour veiller à la carrière des quelques 500 agents et accélérer le développement du territoire. C’est un enjeu majeur pour qu’en 2020, cette nouvelle intercommunalité soit en ordre de marche. Dans celle-ci, Saint-Gaudens doit avoir un rôle moteur mais non hégémonique. C’est pour cela que le candidat à la présidence devrait être d’une commune extérieure au bourg centre.
Une réunion importante a eu lieu ce mercredi soir à Blajan, ce sera la suite de ce roman politico-local