« Signé Fébus » : conférence de Véronique Lamazou-Duplan à la médiathèque de Saint-Gaudens.
Une fois de plus, la Société des études du Comminges a proposé une conférence de qualité sur une découverte récente. D’une caractéristique spécifique de notre Comminges. Un auditoire important et attentif était suspendu aux commentaires de Véronique Lamazou-Duplan. Cette spécialiste de Gaston Fébus, agrégée d’histoire, maître de conférences en histoire du Moyen-âge à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, nous présentait ses dernières recherches.
Le thème était : marques personnelles, pouvoir et renommée chez Gaston III Comte de Foix et Vicomte de Béarn. Elle a dirigé une équipe de brillants spécialistes, chacun dans leur domaine tels l’archéologie, le numismatique, l’enluminure ou l’héraldique, pour argumenter ses découvertes. Il apparaît que, très en avance pour son époque, Gaston III, comte de Foix, construisit sa « fama ». Choisissant sa renommée (études sur le chant de la renommée), il fut donc à la pointe de la communication. Fit circuler des livres, tel le « Livre de la chasse », identifié aujourd’hui comme un manuscrit de 1390, commandé par Fébus et supervisé par lui, qu’il offrit aux plus grands de ce monde.
Très beau livre avec de nombreuses précisions sur cette époque. Donc, Fébus a participé à sa renommée pour la postérité. Sa politique a été avisée et lui a permis de monnayer des alliances et sa fama. Il a fasciné ses contemporains (Foissard est l’un d’eux). Très tôt, il se fait représenter avec ses armoiries (Foix et Béarn), peu courant à l’époque. Son cri de guerre : « Fébus avant », il inscrit sur la pierre « Fébus me fe » (château de Pau, donjon de Montané…). Il frappe monnaie avec sa représentation. Il se fait représenter avec une chevelure en forme de soleil.
Dans ce livre pluridisciplinaire très documenté vous trouverez comment l’on passe de la chronique à la légende.
Ce livre aborde comment la légende se traduit en musique.
En effet, Fébus se choisit son surnom : Fébus est Apollon. Le dieu de la beauté, renaissant chaque jour avec le soleil, un astre. Ce choix signe une culture. Il se définit comme Dieu des arts et de la culture, c’est le frère de Diane, déesse de la chasse. C’est un féru de chasse. C’est un comte lettré qui a remporté un prix de poésie à Toulouse.
Sa légende commence dés son départ pour la Prusse où il part en tant que Damoiseau et en revient Chevalier. Adoubé surement lors de combats contre les teutons. Ce surnom est un coup de génie, il en abusera en interne sur ses domaines mais aussi auprès des autres princes. Il l’adoptera même comme signature. A l’époque, même les plus grands signent de leur prénom comme le Duc d’Anjou. Nous sommes à la naissance de la signature autographe. Soucieux de son image, il le sera aussi de sa succession et traitera directement avec le roi de France Charles VI.
Ce livre « Signé Fébus. », sous la direction de V.Lamazou-Duplan, se veut accessible aux étudiants d’histoire mais aussi aux curieux. D’où la richesse des illustrations et des documents dont beaucoup sont inédits. Des programmes de recherche ont été lancés par exemple au sujet de sa signature, des marques dans la pierre, de l’héraldique fébusienne. Des études ont été faites aussi sur les registres fiscaux. Comme vous pouvez le constater, une richesse considérable pour la mise en lumière du premier grand communicant de l’histoire, fierté de tous les commingeois… : Gaston Fébus.
Cette conférence très riche, bien illustrée s’est terminée par des questions très pertinentes du public passionné par ce sujet.
La Société d’Etudes du Comminges proposera sa prochaine conférence le 8 mars à la médiathèque de Saint-Gaudens présentée par JC Sanchez sur le Pic du Midi.