Périmètre de sécurité, neutralisation et hospitalisation d’office.
C’est le genre d’appel que les gendarmes ne préféreraient pas recevoir tant il peut avoir de conséquences dramatiques si l’affaire ne trouve pas une issue heureuse pour tout un tas de raisons. Rappelons nous il y a quelques années Gensac-sur-Garonne où un forcené avait abattu un membre du GIGN durant l’intervention et en avait blessé 2 autres dont un grièvement. Un drame humain pour avoir voulu sauver une vie humaine à tout prix.
Les faits remontent au mercredi 5 avril après-midi. La gendarmerie reçoit un appel d’un individu visiblement dans un état anormal et très excité. Ses propos dépassent l’entendement. Il veut faire « péter l’immeuble » et semble prêt à tout. En attendant les renforts, toutes sirènes hurlantes, la communauté de brigades du Volvestre concentre tous ses effectifs disponibles sur zone.
Un périmètre de sécurité est immédiatement mis en place afin de parer à toute éventualité et permettre, si nécessaire, l’évacuation de l’ensemble du voisinage. A leur arrivée au pied de l’immeuble, les gendarmes se font invectiver par l’individu depuis une fenêtre. Il leur envoie quelques projectiles dont 2 couteaux puis disparaît subitement promettant aux gendarmes qu’il allait tout faire sauter.
Les gendarmes spécialisés du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie basé à Muret (PSIG) se positionnent près de l’immeuble, prêts à intervenir. Les pompiers sont également présents pour assurer la partie sanitaire de l’intervention. Des négociateurs régionaux, formés à ce genre d’exercice, sont en route pour tenter de raisonner cet individu susceptible de passer à l’acte à tout moment.
D’un seul coup et contre toute attente, X… sort de son domicile. Très excité, il vocifère des choses irréalistes dans un délire bien connu des spécialistes. Parfaitement positionnés, les gendarmes du PSIG de Muret procèdent à sa neutralisation avec efficacité, faisant attention de ne pas blesser une personne malade qui ne jouit plus de toutes ses facultés mentales. Une fouille immédiatement effectuée de son appartement ne permettra de découvrir aucune arme, le moindre explosif ou autre cocktail incendiaire. Pour cette fois ci au moins, il n’y avait pas de risque pour l’individu ou pour les habitants du quartier.
Ne s’agissant pas d’un délinquant mais d’une personne visiblement atteinte de troubles psychiatriques, c’est le protocole de l’hospitalisation d’office qui est activé. Le forcené ne peut être mis en garde à vue compte tenu de son état. C’est le maire de la commune qui est responsable de la procédure. Après avoir été vu par un médecin psychiatre qui confirme la présence de troubles psychiatriques, le maire (ou son adjointe ayant reçu mandat) établit dans l’urgence un arrêté municipal qui ordonne le placement en établissement spécialisé. Cet arrêté, selon la Loi, devra être confirmé par le Préfet pour que l’hospitalisation soit validée.
Monsieur X est bien connu des élus de la commune, des services gendarmerie et des services spécialisés. Il a déjà fait des séjours en hôpital psychiatrique. Comme cela arrive dans pareils cas, après des soins appropriés, il est autorisé à quitter l’établissement pour reprendre « une vie normale ». Ce type d’intervention pose la problématique du suivi psychiatrique en extérieur de ces hommes et de ces femmes qui, régulièrement, peuvent avoir des comportements inadaptés susceptibles de devenir dangereux. L’histoire nous apprend qu’il n’y a pas de bonne solution dans ce type d’affaire mais simplement une solution la moins mauvaise possible. La société est parfois démunie devant de telles situations.
Une source proche du dossier nous disait : « J’espère que ce coup-ci, ils vont le garder un peu plus longtemps »