C’est sans concession et sans langue de bois que Sébastien Vincini, premier secrétaire fédéral du PS 31, fait un bilan des lourdes défaites qui viennent de se produire et pose les premières pierres d’une refondation totale du parti socialiste. Faisant partie de cette nouvelle génération de quadras qui exige le changement, il demande à la direction actuelle de Solférino de passer la main.
Citation :
Le Parti Socialiste doit faire face à son destin
Ce soir, nous connaissons la plus lourde défaite de l’Histoire du Parti Socialiste sous la Vème République. Les élections législatives, qui n’ont été qu’une confirmation et une ratification de la présidentielle, ont été marquées par la volonté des électeurs de renouvellement profond de la classe politique. Nous devons en prendre la mesure et en tirer toutes les conséquences.
Notre formation politique s’est effondrée au terme d’une mandature chaotique. Notre action gouvernementale et notre projet n’ont pas suffisamment répondu aux attentes et aspirations de nos concitoyens. Certaines mesures, comme la déchéance de nationalité et la loi travail, ont dérouté et détourné de nous ceux-là même qui constituaient le cœur de notre électorat.
Nous avons échoué à améliorer la vie du plus grand nombre de nos concitoyens.
Pire, les pratiques politiciennes critiquables, que les citoyens ne supportent plus, d’un personnel politique trop éloigné de la vie réelle, ont provoqué une grande défiance à notre égard. Dès demain nous devrons faire l’inventaire du quinquennat passé, sans complaisance, sans tabou.
Ainsi s’achève le cycle d’Epinay. Un nouveau doit commencer.
J’appelle la direction actuelle de Solférino à démissionner et à passer la main à une nouvelle génération. Il est urgent de refonder réellement pour faire vivre les valeurs d’une gauche sociale-démocrate et écologiste assumée.
Cette refondation doit partir de la ‘’base’’, de la vie réelle des gens, des citoyens, des militants et des élus locaux qui sont les « bénévoles’’ de la République.
Il est urgent de faire naître un collectif pour travailler sur les idées, avec les syndicats, les associatifs, les intellectuels, pour penser et nourrir un projet socialiste d’aujourd’hui, démocrate, progressiste, écologiste et européen.
J’appelle à un véritable renouvellement doctrinal, philosophique, politique et géopolitique.
Il est urgent de s’ouvrir à toutes celles et ceux qui veulent bâtir à gauche. L’avenir de la gauche est dans le collectif. Nous devons recréer avant tout des lieux de débats et des espaces d’échanges.
J’appelle à des assises de la gauche et de la refondation qui devront s’appuyer sur ce travail de réflexion et d’échange.
En Haute-Garonne, notre fédération, forte de ses militants et de ses élus locaux, prendra pleinement part à ce processus. C’est pourquoi je vais proposer, dès cette semaine, aux instances fédérales d’engager ce chantier de la refondation.
Ce travail ne doit pas se faire en conclave depuis Paris, ni depuis la fédération du Parti Socialiste de la Haute-Garonne, mais sur le terrain, en allant à la rencontre des citoyens, en ouvrant des outils de collaboration numérique, en lançant une grande enquête auprès des territoires.
Je souhaite que les élus locaux, les militants, les sympathisants, les acteurs associatifs, les citoyens engagés puissent débattre de notre avenir politique, construire un nouveau projet et renouer le lien avec les habitants de notre territoire.
Cette période nous permettra d’entendre leurs espoirs et leurs peurs; leurs attentes et leurs reproches; de rebâtir une relation de proximité et de confiance, ciment d’un pacte démocratique renouvelé.
C’est par ce travail, dans tous les territoires de France, que nous pourrons redonner du sens à notre engagement politique et à une gauche refondée.
Durant cette phase de refondation, nous devons mettre de cotés les questions d’égos, les initiatives individuelles, les esprits de chapelle, pour retrouver le sens de l’intérêt général, de la gauche, de la république.
J’en appelle à la responsabilité de chacune et de chacun pour en permettre la pleine réussite. Un nouveau cycle s’ouvre, il doit être celui du renouvellement, du travail, de l’humilité et du collectif. »
Fin de citation
Sébastien Vincini est à la tête d’une puissante fédération qui pèsera sans nul doute au niveau national. Les militants socialistes veulent retrouver leur fierté et leur enthousiasme. Carole Delga et Georges Méric, en avance de phase dans la mise en place de nouvelles pratiques politiques à la Région et au département , ne manqueront pas de valoriser ces expériences lors des débats qui s’annoncent houleux et difficiles. La démocratie a besoin du multipartisme en général et d’un parti socialiste qui ne peut demeurer à l’agonie.