Pour les 11 ans d’existence du Festival du Conte du Volvestre, force est de reconnaître que la soirée du 20 juillet 2017 restera gravée dans les mémoires des festivaliers. Débarquant de son Isère lointaine, cet artiste aux mille talents a subjugué une salle qui eut peine à redescendre sur terre après le spectacle.
Il y a des soirs où il faut être là car, sans que l’on sache vraiment pourquoi, la magie du moment opère. Dès son entrée sur scène, Olivier Ponsot nous fait sentir une présence scénique incroyable. Aux premières phrases, la salle rit aux éclats et se laisse emporter dans le monde fascinant de cet homme orchestre talentueux. A la fois conteur, acteur de théâtre, humoriste, chanteur mais aussi poète ce grand corps qui n’est pas malade mène son spectacle à un rythme effréné. Du rire aux larmes, le public ne se lasse pas et en redemande encore et encore. Olivier Ponsot, c’est le produit d’une manipulation génétique où les talents combinés d’un Raymond Devos, d’un Djamel Debbouze, d’un Michel Boujenah, d’un mime Marceau et d’un Charles Baudelaire se seraient retrouvés fortuitement dans l’éprouvette d’un savant fou ayant quelque peu abusé d’alcool en compagnie d’un lama dont on ignore tout.
Avec des mimiques qui s’ajoutent à l’ensemble avec bonheur, il se joue des mots avec aisance, finesse et subtilité. Même quand il se tait, il se passe quelque chose. Il a ce talent rare de pouvoir sortir de son texte pour s’amuser avec son public au moyen d’un humour décapant et d’y revenir, sans coup férir, faire rire… ou pas.
Un temps d’émotion aussi lorsqu’il parle, avec humour mais aussi avec tellement de tendresse, d’un père qui vient de partir trop tôt vers l’Ailleurs.
A prendre au second degré, ses écrits frappent fort pour décrire une société qui va mal. Cet incontestable humaniste aux valeurs affirmées promène sa révolte au travers de ses textes, pour le respect des Autres et l’utopie d’une société plus juste et plus équitable.
Puis, tout à coup, c’est le conte des trois petits cochons qui arrive d’on ne sait où. Sans prononcer un mot, avec la seule force de ses mimiques et de sa gestuelle, il balaye tout sur son chemin pour nous faire revivre, à sa manière, l’arrogance du loup et l’intelligence quelque peu narcissique du 3ème petit cochon. Un grand moment…
Le public ne voulant pas le laisser partir, il se sera rappelé 4 fois et il reviendra quatre fois donner encore et toujours. Une dernière chanson symbolique « la couleur de ta peau mon ange, mon ange » chantée avec la salle et c’est épuisé qu’il sortira de scène.
Un nom à retenir : Olivier Ponsot. A consommer sans modération et devrait être prescrit par la sécurité sociale comme médicament du bonheur pour les gens en mal être.
Et le festival continue…