Depuis le 1er janvier 2017, l’oukase est tombé sur tous les prompteurs de France et de Navarre. Ce sera le zéro phyto pur et dur pour tous les établissements publics et les différentes collectivités qui n’ont plus le droit d’utiliser de produit phytosanitaire. Les désherbants et autres produits sont remisés définitivement sur les étagères.
Bien sûr, il y avait des abus dans les utilisations de ces produits dangereux et réglementer tout cela faisait partie du bon sens paysan si j’ose dire. Qui pourrait aller contre la protection de l’environnement ?
Toutefois, lorsqu’on creuse de plus près, tout ceci n’est pas si simple. D’abord d’un point de vue visuel. Nos villes, villages, hôpîtaux et autres lieux publics sont devenus des endroits où l’herbe sauvage pousse partout. Cela rappelle les films de série B où l’on montrait ce genre de lieux pour indiquer qu’ils étaient à l’abandon. Sans désherbant, chacun a tenté de trouver des solutions alternatives dont toutes ont un coût exorbitant si on le compare à l’utilisation du désherbant. Il faudra embaucher, gratter plus longtemps, brûler… Bref, il faudra que les collectivités territoriales prennent en compte tout cela sur des budgets déjà restreints. A moins que ce ne soient les citoyens qui s’occupent de cela à l’occasion des journées citoyennes qui se multiplient de partout. Grattons ensemble, ce sera plus convivial ! La méthode a peut être ses limites à moins de changer les mentalités.
Pendant ce temps là, d’autres catégories de personnes peuvent se servir à leur guise de ces produits phytosanitaires. Les particuliers d’abord qui désherbent à tour de bras pour que leurs belles allées gravillonnées gardent un aspect parfait. Pas une herbe qui dépasse ! Les agriculteurs ensuite qui, possédant des terres à la périphérie immédiate des villages, épandent leurs produits pour pouvoir améliorer ou garantir une culture productive rentable.
Deux poids, deux mesures qui font que tout ceci ne représente que peu d’avantage réellement pour la planète. Nos villages sont mal entretenus d’un point de vue visuel mais conformes à la législation. Pendant ce temps là, nos sols voient toujours des produits s’infiltrer ça ou là selon l’intelligence des utilisateurs légaux.
Où qu’il soit, l’intégrisme n’est pas une bonne chose. Il faudrait raison garder.
Le tout ou rien est-il raisonnable ?