C ‘est à guichet fermé que la projection du documentaire « Angel » et surtout le témoignage de son personnage principal furent le final, en apothéose, de la quinzaine dévolue à la Rétirada. Biopic : Angel assiste à la mort de sa mère lors d’un bombardement sur Barcelone. Alors qu’il n’était qu’enfant, Angel a vécu l’exil sur les routes de France, avec sa sœur et son jeune frère. De refuge en refuge, il retrouve leur père près de Lyon. Quelques années plus tard, il continue la lutte. Engagé politiquement, il partira combattre en Espagne avec la résistance contre Franco. Etait-ce une erreur de jeunesse résultant d’un endoctrinement ? Pris, il sera condamné à mort, verra fusiller ses amis avant lui et, au dernier moment, sa peine sera commuée en 30ans de prison, puis réduite à 16. Son emprisonnement et ses tortures feront de lui un homme meurtri mais sans haine. Il affirme que le souvenir de sa mère a été un soutien déterminant dans cette épreuve ainsi que la tenue journalière de ses écrits.
Ce témoignage a ému le nombreux public du cinéma de Carbonne qui avait pu rentrer , laissant sans voix et en larmes certaines personnes qui ont tenu à apporter un témoignage sur le vécu de leur famille.
Faut-il pardonner après tant de souffrances? La réponse d’Angel Fernandez et de Domingo (NDLR : Père du réalisateur du documentaire) a été nette : « Encore faudrait-il avoir une demande de pardon !»
Ces témoins de la souffrance, du malheur, des horreurs vécues se demandent comment ils sont passés au travers de la mort, et pourquoi une telle haine envers eux?
Quant au documentaire, nous avons pu apprécier, la musique parfaitement en accord avec l’émotion qui se dégage du film, le jeu subtil du cinéaste sur la plage d’Argelès, avec le sable qui s’efface comme l’oubli, la vue sur la mer vers la liberté en opposition aux barbelés du camp, l’aspiration au départ vers une Amérique inaccessible, l’envol des oiseaux dans le ciel se transformant en oiseaux tueurs….
Angel apporte une preuve vivante qu’il transmet avec toute son énergie aux jeunes collégiens de la Région. Infatigable, il n’a de cesse de témoigner d’un moment douloureux de notre histoire commune.
Le mot d’angel sur le livre d’or :