Congrès des maires de France à Paris : Jean-Louis Puissegur représentant de l’AMF de Haute Garonne.
Cette semaine avait lieu, comme chaque année, le congrès des maires de France. La première occasion pour eux de rencontrer le nouveau président Emmanuel Macron. Jean-Louis Puissegur, en tant que Président de l’Association des Maires de France de la Haute Garonne, avait fait le déplacement et répond à nos questions.
Tout le monde a parlé de la réforme fiscale comme sujet essentiel de ce congrès, quelle est votre version ? « La chose essentielle est que Emmanuel Macron s’est excusé, il a compris le manque de concertation avec les maires au sujet de la taxe d’habitation et les emplois aidés et propose de reposer les choses. Le dégrèvement de la taxe d’habitation est une mesure très politique. Les maires ont été échaudés par la taxe professionnelle. De plus on n’a jamais évalué les bénéfices de sa suppression en matière d’emploi. Il est certain que la réforme de fond de la fiscalité est nécessaire car il existe trop de disproportions entre communes rurales et urbaines. Paris peut se permettre d’avoir des taxes modérées mais se rattrape sur le nombre, dans nos campagnes ce n’est pas le cas. Pourtant les besoins d’entretien d’une école, la dépense par habitant en matière de voierie, sont les mêmes à la ville qu’à la campagne. Or la dotation de l’Etat est de 60€ par habitant à la campagne contre 150€ en ville. Donc attendons la concertation et la réforme, nous ne demandons pas de la compassion mais de l’équité. »
Macron a été sifflé pendant son discourt, êtes vous d’accord avec cela ? « Il a été unanimement sifflé à son arrivée mais unanimement applaudi après son discours car ses annonces nous ont satisfaits, maintenant attendons. »
Vous avez été invité à l’Elysée qu’en avez-vous pensé ? « Grande déception de l’ensemble de mes collègues car nous attendions un discours du président à notre arrivée à 19h30, or il est simplement passé nous saluer vers 22h. »
Quel est le devenir de la ruralité ? « La ruralité est oubliée et incomprise car la grande majorité des parlementaires est urbaine. Même si nous ne représentons que 20% de la population nous gérons 80% du territoire. Notre message est de prioriser l’emploi, la production dans les zones rurales. Les maires sont nécessaires, ils s’attachent à implanter des services de proximité, à entretenir les communes (souvent c’est du bénévolat avec les élus municipaux). Si les emplois productifs ne sont plus là, les communes se dessèchent, les territoires délaissés par l’Etat sont un problème majeur. Bien sûr que je crois aux communes puisque nous sommes là, et il y a du travail. »