Le titre de l’ordre des Grands Arbalétriers de la Compagnie des Archers du Papogaya été remis le 06 mai 2018 à Jean Claude Cerutti, Michel Lacaux, Gilbert Déga et Gérard Durand.
Le discours de Frantz MILHORAT, secrétaire de la Compagnie des Archers, lors de la cérémonie.
Comme disait la chanson, « Un train que se’n va de Pau e l’aute que i arriba ».
Le bureau de la compagnie des archers du Papogay est comme un grand train : composé de nombreux wagons, mais qu’ils soient de tête, de queue, de bars ou de couchette il n’y a pas de différence. Ce grand train reste sur ses rails et traverse le temps comme l’on traverse les gares sans quai, il avance. Alors, il arrive parfois, que certains wagons se détachent, uniquement pour laisser la place à d’autres, plus jeunes et pleins d’entrain…
L’histoire que je vais vous raconter est vieille de plus de 200 ans… Eh !! Même Adolphe Ruquet n’était pas maire de Rieux : c’est pour vous dire si ça date !
Un jour, un groupe de passionnés de voyager libre étaient venus en pèlerinage à Rieux-Volvestre, pour s’inspirer de notre Papogay. Celui-ci, remboursé par la sécurité sociale permet de changer d’univers le temps d’un week-end… Dans ce beau monde, on retrouvait entre autres : Armand Peugeot, Louis Renaut, Henry Ford, André Citroën et René Panhard (il était bien Panhard, on disait même qu’il prenait son pied…).
En attendant que le défilé du Papogay passe, ils s’étaient attablés chez Claude Subra, et croyez-moi, ils carburaient déjà au rouge les types… Tout à coup, l’histoire de l’automobile et du moteur 4 temps était née !
La théorie rencontra la pratique, c’était pour eux une explosion du cortex ! Un pet !! Comme dirait Serge… Ces industrielles venaient de voir passer Jean Claude Cerutti, alias Coco, et Michel Lacaux, au guidon de leur vélo-solex, arpentant tous les deux, les belles rues de nostra Rius tant adorat. À hummmm !!!! Ils avaient toute la carburation de la sérénade de la veille dans les jambes. La légende dit, que Ferrari s’inspira d’eux pour prendre comme emblème le cheval cabré ! n’ei sai pas…
L’année suivante, ils décidèrent de revenir en repérage, mais un peu avant les fêtes ce coup-ci. En passant devant l’atelier des chars de la Compagnie, Gérard Durand, dit Tico, était en train d’habiller une paire de bœufs avec 3 fois rien : 1 coffrage entre les 2 cornes, un petit plancher sur les coustellous : 12m par 16 !!!
Une sono, digne d’un concert de Mylène Farmer, 3 pets de moquette et 4 poupons. De cette observation et de cette analyse, était née la carrosserie, mesdames et messieurs. Pour tout ce qui concerne les commandes de la voiture et tout ce qui pouvait l’alimenter… Vous voyez ce que je veux dire ??? Les grillades, le fromage et le pain… de chez Jourda ! Oui… parce que, Gilbert, quand il parle de boulangerie, dans sa tête, c’est toujours Jourda… Donc, je disais, toutes les commandes furent
inventées en observant Gilbert Déga, au pied du mât. Demandez à nos jeunes, vous comprendrez facilement.
Ils ont préféré l’observer au pied du mât qu’à la DDE sur son lieu de travail. Cela dit, ils auraient inventé le wagon couchette peut-être… ?
Vous l’avez compris, 4, est un chiffre magique :
– les 4 filles du docteur Marsh : peu crédible en voyant Michel et Gilbert.
– Les 4 fantastiques : on ne va pas non plus exagérer…
– les 4 vérités : comme on dit souvent, elles sont bonnes à dire, mais pas bonnes à entendre…
Penchons-nous plutôt vers le printemps, l’été, l’automne et l’hiver. Les 4 saisons, l’image même de la perpétuité, du renouvellement. Sans rien leur dire et tout naturellement, avec leur famille, comme avec nous, ils perpétuent notre belle tradition de génération en génération. L’esprit sportif, le passage de témoin ne leur fait pas peur quand l’heure venue se fait sentir. Quand les aiguilles du temps t’indiquent que pour les heures que tu as données, il est temps, à présent, de profiter de quelques minutes avec les tiens pendant 3 jours…
4, c’est aussi, les 4 éléments de la vie : la terre, l’air, l’eau et le feu.
La terre des nôtres et celle que nous laissons. Mais surtout, la terre fertile qu’ils nous laissent de leur passage au bureau de la Compagnie.
L’air, parfois nous l’avons… Mais le dire à quoi bon? Plus que de l’air, c’est un courant d’air qu’ils ont semé après leur départ. Qui faisait ça? C’étaient eux… Qui s’occupait de ça? C’était eux aussi… Ah… bon…
L’eau, cet élément liquide qui donne tant à la vie ! L’au-delà, dont on ignore de quoi il sera fait, ou l’au-teur, sans h, qui honnêtement en contient un par contre, est un rôle qui leur va très bien, tant de pages, ils auront écrites dans l’histoire du Papogay.
Le feu, quant à lui, continuera toujours, puisque ils ont dans le cœur cette flamme qui ne s’éteindra jamais !
Comme dirait Joan de Nadau : « Ce sont les nôtres, debout sur la terre. Ils vont lentement sur le chemin quand le champ labouré fume encore. Ils n’attendent pas grand-chose du ciel, rien que de combatailler le jour et de pouvoir dormir la nuit. Ils ne savent pas la grande Histoire. Ils aident leurs enfants à devenir grands, et ils ont au fond de la mémoire tous ceux qui sont passés avant. Ils ne sont pas souvent sur le journal. Ils y sont 2 fois, une fois quand ils naissent et une fois quand ils plient. Ils sont là, quand le temps s’arrête au couloir de l’hôpital, en attendant les dames blanches à se regarder les souliers trop neufs ».
Ce sont les nôtres, je vous dis… »
Mesdames et messieurs, je vous demande de leur offrir les longs applaudissements qu’ils méritent !