Un incendie éclate dans le château de Lamasquère : le patrimoine entre Louge et Garonne part quelquefois en fumée.
Hélas, un trésor historique a été perdu pour le patrimoine entre Louge et Garonne voici quelques jours. Mais « perdu » n’est-il que le terme approprié ? Peut-être faudrait-il aussi utiliser le terme « Détruit ».
Un incendie a éclaté dans le château de Lamasquère dans la nuit de samedi à dimanche derniers. Il avait été racheté voici quelques années par un particulier afin d’en faire sa résidence personnelle. Mais il était de nouveau à la vente et n’était donc inhabité.
Il semble que le feu aurait pris au second étage et aurait couvé jusqu’au dimanche matin, en grignotant peu à peu le parquet.
Selon la monographie communale par l’instituteur public J. M. P. en 1885, voici quelques repères pour situer l’histoire de cette bâtisse :
« De 1175 à 1656, les seigneurs de Lamasquère sont des Masqueras inféodés aux Comtes de Comminges puis en 1656, Lamasquère passe sous l’autorité des Comtes de Muret.
En 1697, Jean de Catellan, seigneur de Lamasquère, reçoit en sa demeure une parente, Marie-Claire Précille de Catellan, seigneuresse de Portel (dans l’Aude). C’est la littérature qui l’attira dans la région toulousaine. Entre 1712 et 1715, les Jeux Floraux l’ont couronnée quatre fois et, récompense suprême, elle obtint, en 1717, l’amarante d’or, symbole de persévérance et d’immortalité et fut nommée, chose unique dans cet aréopage d’hommes, académicienne.
C’est ainsi que trois siècles avant Marguerite Yourcenar, Lamasquère offrait à la France sa première académicienne. Elle mourut à Lamasquère le 19 novembre 1745. Elle repose au cœur de l’église de Lamasquère. Sa tombe a été inscrite au patrimoine des monuments historiques le 8 mai 1924, ainsi qu’une cloche datant de 1588.
Cette maison seigneuriale a été vendue par Monsieur de Catellan, pair de France, en 1840 à Monsieur Gèze. »
Voilà résumée l’histoire de cette maison qui a accompagné la vie de Lamasquère pendant environ 400 ans et qui a été réduite en cendres dans la nuit du 21 au 22 juillet 2018.
Souhaitons que l’enquête, confiée à la gendarmerie de Muret, permette d’éclaircir les causes de ce désastre sur le plan historique et patrimonial. D’autant que depuis quelques temps, des incivilités et des incendies de containers se sont produits sur la commune. Faut-il y voir un lien ?