Une société démocratique qui fait l’impasse sur la réalité de la détresse de nos concitoyens au quotidien et sur l’angoisse des jeunes sur leur avenir n’est plus qu’un grand corps malade. Trop de nos concitoyens sont aujourd’hui privés de présent et d’avenir.
Alexis de Tocqueville disait en 1848, à la veille de ce qui allait devenir la Révolution du bas peuple : « Je crois que nous nous endormons à l’heure qu’il est sur un volcan ». En 2018, ce volcan se nourrit aux injustices de la société néolibérale mondialisée fondée sur le tout-marché, faite de compétition, d’individualisme, de solitude, de violence. Nous comprenons les angoisses du mal-vivre et du non-avenir.
Devant les affrontements répétés dans les rues de plusieurs villes de Haute-Garonne et notamment à Toulouse, nous condamnons les actes de violence sur les personnes et les biens, ainsi que les atteintes aux symboles de la République et appelons à l’apaisement et à la responsabilité.
Nous demandons au gouvernement d’agir rapidement en faveur de l’amélioration du pouvoir d’achat de nos concitoyens et de faire véritablement de l’éducation une priorité des priorités. Le nouveau monde doit s’appuyer sur le partage et non le ruissellement, sur la solidarité et non l’individualisme, sur une démarche démocratique non technocratique, sur la priorité à l’Humain et non aux dividendes des multinationales. Nous attendons des actes en faveur de la justice sociale et fiscale et de l’équilibre des territoires, des mesures concrètes qui visent à renforcer une société du partage, du lien et de la solidarité.
Le devenir souhaitable n’est pas dans la fuite en avant dans le tout-marché d’une économie néolibérale globalisée faite de compétition, d’exploitation, d’exclusion, de violence. Mais demeure dans la rencontre, le partage, le lien, l’empathie, la solidarité, la responsabilité pour faire société ensemble ».