Latécoère, l’Aéropostale : deux mots qui font rêver et nous emmènent sur les traces des pionniers de l’aviation commerciale, Mermoz, Saint-Exupéry et tous les autres. Rêver, il l’avait rêvé jusqu’à ce 27 septembre où il prenait les airs avec deux autres amis au départ de Toulouse-Francazal.
Le rêveur, c’est Jean-Bernard Fabaron, l’ancien boulanger de Lalouret-Laffiteau. Ses yeux s’illuminent comme ceux d’un enfant découvrant ses cadeaux sous le sapin. « Nous sommes partis avec mon ami Patrick Scordia (1000 heures de vol), son fils Etienne et Pierre Mourié (3000 heures de vol), dans l’avion de Patrick, un Cesna 182 RG de 225 CV. Un des 50 avions participants, des plus rapides. Quinze jours bien remplis d’aventures avec seulement deux jours de repos, à saint Louis et un à Dakar. C’est un rallye humanitaire, tant en argent qu’en matériel informatique ».
Et de décrire les paysages vus du ciel, les rencontres, les aérodromes de fortune, les pleins d’essence réalisés à la pompe Japy fixée sur des fûts de 200 litres apportés par l’organisation. « J’ai piloté de Séville à Malaga, inoubliable ». A Perpignan, une escale où la patrouille de France fait une démonstration pour eux. Escale à Séville où est assemblé l’A 400 M. A Marrakech, l’aéroclub local leur offre le repas, à Tarfaya, l’aérodrome est ouvert pour le rallye et rencontre avec le petit neveu de Saint Exupéry. A Saint Louis et son célèbre pont réalisé par Gustave Eiffel, tous partagent le repas avec un orphelinat. Au total, ce sont cinq pays traversés, quatorze étapes vingt aérodromes, 45 heures de vol. Pierre et Patrick avait déjà réalisé ce périple en 2008 lors du rallye Toulouse Saint Louis du Sénégal.
« J’aurais aimé être avec eux ! », confie José Ferris, président de l’aéroclub du Comminges. « C’est une belle aventure humaine. Les trois pilotes ayant participé ont acquis une nouvelle expérience de pilotage, car il faut oser partir loin. C’est un honneur pour notre club d’avoir deux adhérents sur les trois ». L’organisation ferait tout pour qu’un jour ce rallye soit inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Et pourquoi ne pas terminer sur une citation d’Antoine de Saint Exupéry : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux ».