L’association Mémoria y Exilio a organisé un grand rassemblement aux Haras de Saint-Gaudens qui accueillit 320 républicains espagnols en 1939.
Une plaque commémorative rappelle cet évènement. Pour l’occasion une délégation espagnole était venue de Zuera où 206 républicains furent fusillés par les franquistes.
Trois femmes peuvent encore témoigner de leur arrivée à Saint-Gaudens. « Il faisait très froid, il neigeait, c’était terrible de manger dehors. Nous étions entassés dans les box de chevaux, nous regardions l’extérieur par les petites aérations. Très vite, nous nous sommes retrouvés enfermés au Refuge à Miramont. Il y avait un peu plus d’espace et nous l’avons aménagé, pour que la vie soit plus facile », nous dit Constantine Leconte.
« Nous sommes allés à l’école de la République, laïque, et pour nous c’était fabuleux. Nous nous sommes intégrés. Les parents ont mis un peu plus de temps, ils étaient venus uniquement pour échapper à l’avancée des franquistes. Ils souhaitaient revenir le plus rapidement possible dans leurs villages. Je n’ai jamais quitté Miramont, tout comme Joséphine Puentedura.»
Beaucoup d’émotions les ont envahis lorsque l’hymne républicain espagnol a retenti.
Ginette Rubiella raconte son histoire, elle est arrivée en 1938, avant la Retirada, mouvement de fuite de plus de 500 000 personnes qui fuirent la République espagnole lors des bombardements franquistes. La France ouvrit quelques jours ses frontières qui leur a permis d’échapper à une mort certaine. Elle est arrivée avec sa famille par le col du Venasque à pied, sous la neige et le vent glacial.
Jean-Yves Duclos et Joël Aviragnet ont rappelé la richesse que peut apporter ce brassage de cultures. Le député met cet évènement en parallèle avec l’arrivée des Syriens aujourd’hui.
Maria Bernat, arrivée aussi aux Haras n’a pu se joindre à cette commémoration en raison de la météo.