Une aventure parisienne au salon de l’agriculture racontée par Gina 8 ans, vache gasconne, qui accompagnée de son petit Pluton, ramène à Antignac le premier prix de la section vache jeune suitée !
Je m’appelle, Gina, j’ai 8 ans et je suis une vache Gasconne. Avec mon petit Pluton 4 mois, nous retrouvons notre village d’Antignac près de Luchon en territoire occitan. Nous venons de passer 15 jours au Salon International de l’Agriculture.
« Qu’il fait bon être chez soi… », Ils en font tout un pataquès de la capitale, mais franchement, que l’on est bien chez nous.
Je n’ai qu’un pale souvenir de Paris, l’herbe sur la Butte-Chaumont est bien courte et d’un vert éteint, sans joie, mais aussi quel boucan… ! « Ils sont fous ces parigots. »
Ah oui ! il fait bien meilleur ici. Je suis « meu » fière de mon petit.
Très heureuse pour la famille Comet. C’est vrai qu’ils se donnent beaucoup de mal toute l’année à bien nous élever et dans les meilleures conditions. Ces messieurs du jury nous ont octroyé le « 1er Prix de la section Vache jeune suitée ». C’est vachement gratifiant et je sens bien que notre réussite fait la fierté de toutes mes amies gasconnes.
J’aurai bien aimé présenter mes belles cornes affutées au président de la République, mais je n’en ai pas eu l’occasion. J’aurai pu lui dire, qu’ici, chez nous, on parle vrai !! L’authenticité des choses prime sur la valeur « de l’argent ». J’ai souvent entendu mes maitres dire qu’il faut rester humble et garder nos sabots sur terre. D’ailleurs Sylvain le papa de Noël dit souvent « qu’em ço qui em » ! ça veut dire « on est ce qu’on est ». Je ne rumine aucune rancœur mais reconnaissons qu’ils ne font pas grand-chose pour nous faciliter la tâche. Il y a qu’à voir la tête de nos amis moutons quand on leur fait lire les derniers articles sur la protection de l’ours.
Adishatz !! mon maitre a envie de vous dire quelques mots.
« Je suis très fier de notre parcours, je dis notre, car il s’agit d’un travail d’équipe avec nos conseillers et surtout ma famille. Ma femme m’aide à la ferme et ce n’est pas drôle tous les jours. Le métier d’agriculteur passe des périodes difficiles. Séverine mon épouse, m’a accompagné et aujourd’hui elle est avec moi pour nourrir le cheptel. Voilà des années que notre élevage de « Gasconnes des Pyrénées » est récompensé par des sabots d’argent et d’or. Je me souviens de 2015 avec mes 45 vaches adultes et autant de génisses. 2019 est une belle année. Et ces moments sont des moments qu’il faut savourer. C’est un rêve de gosse qui s’accomplit : gagner un premier prix au + grand Salon d’agriculture, à Paris, avec mes animaux Gina et Pluton !!
Au bout de plusieurs années, j’ai réussi à caler toutes les naissances en automne. Ceci me permet de monter les mères en transhumance sur les hauts pâturages au-dessus de l’hospice de France et de garder toutes les bêtes dedans l’hiver, avec une bonne alimentation. Le résultat sur la qualité de la viande est là.
La transhumance des quelques 400 moutons se fera le 1ier WE de Juin. Par contre pour les bovins c’est moins spectaculaire et surtout moins traumatisant pour les mères car le transport se fait par camions jusqu’à l’Hospice de France.
En septembre le 7 se tiendra autour de l’auberge de l’Hospice de France la « Fête des Eleveurs », une foire aux animaux pour les agriculteurs du coin. Mais nous en reparlerons, une belle journée en perspective, avec ventes, échanges, repas champêtre… » Noël COMET
Lucien Espouy