Nous avions laissé notre jeune marcheur tout près de Moulis en Ariège, dimanche soir. Ce mardi 48 heures plus tard, on peut dire qu’il est en passe de réussir son pari! Certes jusqu’à samedi matin, les choses peuvent évoluer mais à l’heure du bivouac dans le Portet d’Aspet, il est pour l’instant, en avance sur son planning .Ce qu’il ne peut mesurer ni forcément bien contrôler c’est sa condition physique. Très éprouvé au moment de planter sa tente, une bonne nuit de récupération devrait lui permettre d’aborder les dernières difficultés avec un peu plus de motivation. Si son sac à dos s’est tout de même allégé au fil des jours ( 25 kg au départ de l’aventure), il faut endurer les douleurs et combattre un début de tendinite. Sa trousse de premiers secours perdue en cours de route, sa situation est tout de même problématique. Il convient de préciser qu’il est en autonomie totale mais localisable et son ami Philippe Teigny fait le point avec lui deux fois par jour. Heureusement que la météo n’est pas trop capricieuse. Son réchaud fonctionne et la nourriture lyophilisée lui permet de s’alimenter correctement.
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En avance sur ses temps de passage, il va pouvoir se reposer probablement une journée complète afin d’être en mesure d’aborder la dernière ligne ( qui n’est pas droite!) avant de retrouver , samedi matin, ses partisans entre Razecueillé et Aspet. Les 7 derniers kilomètres seront (presque) une partie de plaisir! David veut être à la hauteur de l’évènement et dans un coin de sa tête, il pense et sait que les rêves ne sont intéressants que s’ils sont vécus. Lui qui pense que la réussite appartient à tout le monde et que c’est au travail d’équipe qu’en revient le mérite, notre homme est (pour l’instant) seul sur le chemin, ne comptant que sur ses propres forces et sa bonne étoile qui le conduit.
La solidarité se mesure quotidiennement
David croise parfois sur sa route des gens de bonne volonté ouverts au prochain. On échange, on partage, la solidarité n’est pas qu’un mot. Les personnes rencontrées sur son passage ou celles qu’il aborde en allant frapper à leur porte pour leur demander l’autorisation d’installer sa tente dans un coin de leur pré, le premier moment d’étonnement passé, expriment chaleureusement leur soutien. L’aventure est belle, plutôt douloureuse en ce moment mais David arrive bientôt chez lui !
On le retrouve jeudi soir pour un dernier point…
Et pour connaître le début de l’aventure : http://www.petiterepublique.com/2019/03/04/saint-gaudens-david-labarre-non-voyant-voit-grand/