En Comminges pays d’élevage, comme tous les ans, traditionnellement, en ce début de juin c’est le grand départ pour les estives.Les pentes du pic de Cagire sont verdoyantes à souhait, le temps est clément, il est temps de partir.
C’est toujours un moment important pour les brebis, les éleveurs et le berger qui va avec les bêtes passer tout l’été sur le massif de Cagire. Tout d’abord Le premier rendez-vous au cimetière d’Aspet regroupe une partie des éleveurs de ce versant. La mairie offre le petit déjeuner autour duquel on se retrouve avant d’entamer la rude montée. Il faudra largement toute la matinée pour arriver à la cabane de Larreix. Mais bêtes et éleveurs sont rompus à cette pratique de la transhumance qui remonte au néolithique. La très bonne nouvelle est le retour d’Yves Renaud, berger à Cagire depuis plus de 10 ans dont l’état de santé laissait planer quelques doutes quant à son retour cette année. Mais il est là à la grande satisfaction de tous.
Yves sera secondé par un berger stagiaire de l’école de Lannemezan. Le nombre de têtes montant en estives a quelque peu diminué, une des causes est la disparition, cette année, de 2 éleveurs , Bernadette du Burgaud et Jeannot d’Arbon, leur souvenir était présent dans tous les esprits. Mais,tout de même une bonne nouvelle, un nouvel éleveur, Michel de la commune de Cassagnabère est venu estiver pour la première fois cette année. Des bêtes montent aussi de Ger de Boutx, côté vallée du Ger, il en vient aussi de la vallée de Saint Béat, Antichan, Fos qui doivent parcourir quelques 18 km pour arriver sur le lieu de « vacances ».
Mais une fois là haut, à Larreix où se trouve la cabane du berger, c’est la liberté des grands espaces pour les brebis et l’apéritif pour tout le monde, le tout sous un temps idéal. Il se prend traditionnellement prés de la fontaine où l’eau fraiche à souhait coule abondamment risquant parfois de « noyer le Ricard ». Et là c’est la mairie de Sengouagnet, commune qui gère les estives, qui régale, copieusement, avec, entre autres, une dégustation généreuse et délicieuse de biche grillée. C’est un bon préambule pour le repas partagé qui s’ensuit, où chacun déballe une grande quantité de victuailles qui tient tout le monde à table jusqu’au beau milieu de l’après-midi. Se déguste aussi cet esprit gascon où la moquerie, mi-patois, mi-français fuse, déliant la bonne humeur.
Et l’ours alors? « Pas de souci avec l’ours, il ne fait que passer, j’ai 3 patous » répond le berger.