Au fil du temps de nombreuses affaires sont venues s’accumuler avec des conséquences qui ne pouvaient se mesurer au tout début de la série. Un accident isolé et individuel peut toujours arriver même si cela reste inacceptable. Cette agglomération a été néfaste pour les valeurs que nous portons tous ensemble. Notre triptyque républicain a été malmené à plusieurs reprises mais le plus grave n’est pas là. Le traitement des affaires par les politiques et les services de l’Etat a fait que les citoyens ont eu un sentiment qui marquera les esprits pour longtemps et dont on risque d’en payer les effets dans les urnes un jour si ce n’est dans la rue…
La population a tout simplement perdu confiance au vertu de la République, voire de la démocratie. Qu’en est-il de la séparation des pouvoirs en France ? Est-on sûr maintenant que des faits répréhensibles imputables à des serviteurs de l’État dans l’exercice de leurs fonctions soient identifiés, constatés et réprimés ou blanchis selon une enquête juste et indépendante ?
C’est là que le bât blesse. Que ce soit, par exemple, dans l’affaire de la vieille dame gravement blessée dans une manifestation ou dans l’affaire Steve dernièrement, cette désagréable impression qu’éprouvent les français que tout n’est pas dit, que des choses sont cachées et qu’on protège au mépris de la vérité des rouages de l’Etat dont le pouvoir de nuisance semble avoir pris le dessus. A tort ou à raison la suspicion est bien là et ancrée pour longtemps. Ce ne sont pas les déclarations de la responsable de l’IPGN (police de polices) qui ont calmé les choses. L’impression que les fautes sont systématiquement couvertes et circulez il n’y a rien à voir. Une fois on nie tout en bloc puis on change de version. Le mal a semble-t-il même gagné la magistrature puisque un procureur de la République a même déclaré qu’il avait « menti » pour ne pas embêter le président qui en avait assez sur le dos. Incroyable pour cette fonction réputée dans le passé au dessus de tout soupçon.
Il est nécessaire que le peuple croit à ses institutions et qu’il n’y ait aucun doute sur la justice en général que ce soit au niveau des enquêtes administratives, judiciaires ou après dans les juridictions de jugement. Pour l’instant le compte n’y est pas, à tort ou à raison, mais ce sentiment lui est bien là. Comment l’opinion publique peut-elle accepter qu’une femme se retrouve à terre avec des blessures très graves à la tête dans une manifestation en laissant supposer qu’elle est tombée toute seule ? Comment une dizaine de jeunes se retrouvent à plonger dans la Loire dont 1 y laissera la vie pendant que des forces de l’ordre présentes interviennent manu militari sans qu’on puisse en déduire qu’il y ait une causalité entre le résultat et l’élément déclenchant. Le bons sens paysan est-il prêt à croire que tout ce beau monde a sauté de son plein gré pour s’amuser et rigoler et que les forces de l’ordre n’ont joué aucun rôle. Ce sera difficile à faire accepter car pour les français trop c’est trop d’autant plus que la justice quotidienne reste intraitable et à juste titre dans ce cas là. Je ne parlerai pas de toutes les plaintes déposées dans le cadre des « violences policières » qui selon la responsable de l’IPGN n’existent pas ! Là au moins, ite missa est !
Il semble que les enquêtes doivent être menées dorénavant par des services au dessus de tout soupçon et sans lien direct ou corporatiste avec les personnes soupçonnées. Ce qui était vrai avant ne semble plus pouvoir être acceptable par l’opinion publique maintenant. Le fameux besoin de transparence prôné par notre président doit s’appliquer… maintenant?
Illustration Fred Sochard source Facebook