Nous reproduisons ci-dessous in extenso, un communiqué rédigé par le personnel des urgences de Saint-Gaudens.
« A Saint-Gaudens, la grève est « invisible » car nous travaillons toute l’année à effectif minimum, nous sommes donc tous assignés, tous les jours.
L’objectif est bien évidemment de maintenir un service public efficient. Cependant, nos conditions de travail actuelles ne sont pas satisfaisantes, et nous avons l’impression de ne pas répondre correctement à cette mission de service public.
Notre pétition a déjà recueilli plus de 8000 signatures, mais cela ne semble avoir été pris en compte ni par l’ARS, ni par le Ministère de la Santé. Les diverses rencontres avec la Direction, l’ARS et la Préfecture n’ont amené à aucune solution concrète, que ce soit en terme d’embauche ou d’arrêts de fermeture de lits.
Nous avons donc souhaité organiser une action « visible » en coordination avec le mouvement initié à Purpan la semaine dernière. Les urgences de Saint-Gaudens se sont mobilisées au soir du 2 octobre, et ont décidé de ne plus se satisfaire des conditions actuelles d’assignations.
Les agents grévistes n’ayant pas été assignés selon la règlementation, n’ont pas pris leur poste à 20h. L’équipe de jour, ayant déjà travaillé 12h, a été contrainte de poursuivre son service au-delà des heures règlementaires pour assurer la continuité des soins le temps qu’une solution soit trouvée.
L’équipe était réunie au domicile de l’un des agents, et travaillait sur la logistique de la grève, et les actions à venir. L’administrateur de garde s’est donc rendu sur le lieu de rassemblement pour assigner le personnel paramédical des urgences. Cependant, la décision a été prise de ne pas assigner les agents en poste à l’UHCD et donc de fermer ce service comportant huit lits.
La relève de nuit a donc pris son poste à 23h, permettant à l’équipe de jour de quitter le service, épuisée, après 15h de travail.
Ce jeudi, les agents ont eu la surprise de découvrir à leur porte des huissiers, venus pour leur signifier leur assignation pour les horaires de travails prévus sur leur planning.
Nous sommes arrivés au bout de ce que l’on pouvait fournir pour maintenir une qualité des soins dans le service. Certains de nos collègues ont choisi de quitter le service, épuisés d’avoir donné autant de temps et d’énergie pendant toutes ces années. La charge de travail augmente continuellement et à aucun moment les moyens sont mis en place pour palier à cela.
La grève se poursuit dans le service, et les agents sont motivés à défendre leurs droits, mais aussi les patients des urgences, qui sont les premières victimes de ce manque de moyens. »