L’affaire du « meurtre de la rue Jean Jaurès » à Carbonne s’est répandue comme une trainée de poudre dans cette petite ville de 6000 habitants en sidérant tous ses habitants qui ne pouvaient imaginer qu’un pareil faits divers barbare puisse se dérouler dans leur commune où tout le monde se connait.
Au fur et à mesure que l’on y voit plus clair dans cette histoire sordide et même s’il reste quelques zones d’ombre, les carbonnais s’interrogent de savoir comment l’auteur présumé des faits a pu s’installer au centre du bourg, depuis presque un an semble-t-il, dans l’anonymat le plus complet et sans aucune surveillance particulière compte tenu de son passé. Si l’on en croit monsieur le Procureur de la République Dominique Alzeari lors de sa conférence de presse, l’auteur des faits âgé de 38 ans et originaire de Toulon possède un lourd passé judiciaire. Dès l’âge de 17 ans il avait commis un « meurtre sur personne vulnérable » en 2003. En 2007, il avait déjà poignardé un ami à mort écopant de 23 ans de réclusion criminelle. Il n’en fera que 15 avant d’être mis en semi-liberté. Depuis 2 ans il était en libération conditionnelle et avait donc pu s’installer en toute quiétude à Carbonne.
La découverte du corps
C’est samedi en début d’après midi que les sapeurs pompiers découvrent la scène de crime. Déjà des traces de sang sur une marche du palier de l’appartement attestent de la gravité des faits. A l’intérieur c’est dans un bain de sang que git la victime au deuxième étage d’un appartement au 7 de la rue Jean Jaurès où demeure l’auteur présumé des faits. Des traces de très nombreux coups de couteau, il en sera dénombrer une quarantaine, témoigne de la barbarie du geste et d’un acharnement sur la victime.
Les faits d’une violence « assez considérable » selon le Procureur de la République.
Le meurtrier présumé et sa victime ne se connaissaient que depuis très peu. C’est par internet qu’ils ont fait connaissance deux jours avant les faits. C’est lors d’une deuxième rencontre que les faits se sont passés. Un début de fête avec la présence de 2 filles qui s’étaient données rendez vous avec la victime dans l’appartement de l’auteur présumé. Au cours de la soirée, les deux filles quittent l’appartement pour aller festoyer ailleurs et les deux hommes restent seuls. Ils profitent de cette intimité pour avoir une relation sexuelle avec présence vraisemblablement de produits stupéfiants. C’est durant celle-ci que les choses ont dégénéré au petit matin. L’auteur présumé du meurtre expliquera que se sentant contraint, il a « pété les plombs » et s’est emparé d’un couteau de cuisine et s’est acharné sur son amant âgé de 33 ans, de nationalité portugaise et qui demeure à Muret. Le Procureur précisera que la scène de crime a eu lieu à plusieurs endroits de l’appartement. Le Juge d’instruction saisi devra préciser certainement lors d’une reconstitution les zones d’ombre qui persistent, les déclarations de l’auteur présumé ne correspondant pas forcément aux constatations des enquêteurs.
Le déclenchement de l’enquête et l’arrestation du criminel présumé
Les deux jeunes femmes présentes dans l’appartement avant les faits, âgées de 21 ans et 26 ans, reçoivent un appel téléphonique de l’auteur présumé des faits. Il leur demande de récupérer leurs affaires laissées sur place et leur confie à leur arrivée les vêtements de la victime et l’arme du crime. Il se confiera sur son passé et son geste à l’une des deux. Devant une telle situation les deux filles donneront l’alerte vers 13 heures à la brigade de Carbonne chef lieu de la communauté de brigades du Volvestre. L’auteur présumé sera immédiatement arrêté et ne fera aucune difficulté pour reconnaitre son crime.
Les spécialistes en investigation criminelle de la gendarmerie et le Procureur de la République se déplaceront sur place. La brigade locale sera dessaisie de l’affaire au profit de la section recherches de la gendarmerie de Toulouse et à la brigade des recherches de Muret.
La suite
A la suite des gardes à vue et des investigations menées dans le temps de la flagrance, l’auteur présumé des faits sera déféré au Parquet. Il sera mis en examen pour homicide volontaire et placé sous mandat de dépôt. Un instruction a été ouverte et un juge d’instruction désigné pour poursuivre l’enquête.
Les deux femmes ont été également présentées au Parquet de Toulouse en vue d’une mise en examen pour « modification d’une scène de crime » et devraient bénéficier d’un simple contrôle judiciaire.
Carbonne a retrouvé son calme mais les discussions vont bon train. Des interrogations demeurent et notamment sur le fait de savoir si ce crime aurait pu être évité ?