Communiqué de presse, in extenso :
« La gauche muretaine fait son show. Le maire sortant (PS), manifestement tiraillé entre l’ambition de briguer un troisième mandat et la crainte d’une cuisante défaite, tarde à officialiser sa candidature. Il faut dire qu’il navigue sous un ciel chargé d’électricité. Depuis quelques semaines, les élus de sa majorité multiplient les annonces qui confirment l’éclatement de la gauche muretaine.
Laurent MAZURAY (PRG), jusqu’à peu encore adjoint à la tranquillité publique, a ouvert les hostilités en déclarant constituer une liste pour les prochaines municipales. Pour mener la bataille qui pourrait l’opposer à son ancien mentor, il a choisi de rejoindre La République en Marche (LaREM). Si LaREM est un patchwork multicolore légèrement teinté de bleu-UDI ou d’orange-MoDEM en certains coins de France, elle est clairement rose-Radical en pays muretain, et offre une bouée de sauvetage au PRG qui ne veut pas sombrer sur les radeaux du PS en perte de flottaison comme celui d’André MANDEMENT.
Élisabeth SÉRÉ, ancienne adjointe à l’urbanisme et conseillère départementale (PS), vient de démissionner de son mandat municipal. On apprend par la plume de ses anciens amis, qui mettent en avant son ambition et son opportunisme, qu’elle a tenté d’obtenir le soutien de LaREM. La démarche ayant été vaine, elle a choisi de prendre la barre d’une troisième liste à gauche avec le renfort de deux élus étiquetés UMP en 2014, puis centristes il y quelques mois avant de prêter allégeance à la tête de liste PS.
Les acteurs de ce microcosme politico-municipal jonglent avec l’instinct de survie politique et les conflits de loyauté. Les uns critiquent la politique qu’ils ont aveuglément cautionnée sans sourciller durant des années, les autres tirent à boulets rouges sur d’anciens partenaires qui ont jadis servi leurs intérêts.
Face à ce grand désordre, que fait André Mandement, généralement si prompt à donner des leçons de morale ? Celui qui cumule depuis près de 12 ans les mandats de Maire de Muret et de Président de l’Agglo préfère cette fois-ci faire parler ses serviteurs.
Pour donner l’apparence d’une certaine cohésion au sein de sa majorité, un courrier fustigeant l’attitude d’Élisabeth SÉRÉ et venant au soutien du maire a été publié au nom de « l’ensemble des élus de sa majorité ». Mais Annie SALVADOR, une adjointe récemment privée de ses délégations municipales (et des indemnités correspondantes) parce qu’elle a osé s’élever contre un projet du maire, conteste avoir apporté sa signature et précise même ne jamais avoir eu connaissance de ce courrier avant sa publication.
L’unité de la majorité municipale n’est qu’apparente mais la base est sérieusement corrodée.
Le PS vient à la rescousse d’André MANDEMENT par la voix de Frédéric GIOT, responsable de la section muretaine du PS. Reconnaissant envers le maire de Muret d’avoir apporté son soutien à Benoît Hamon lors des dernières élections présidentielles, le PS se devait de renvoyer l’ascenseur en assurant à André MANDEMENT l’appui du parti.
Par ce soutien en vue des prochaines municipales, le PS valide douze années d’autocratie, de clientélisme et de mépris de la démocratie. Comme le PS, tous les élus municipaux qui se sont associés aux décisions du maire par leur vote de soutien en conseil municipal sont complices de la politique menée, y compris Élisabeth SÉRÉ et Laurent MAZURAY qui ont été les moussaillons du maire PS avant de devenir les capitaines de deux listes dissidentes.
Qu’ils soient dévoués à André MANDEMENT ou qu’ils aient pris leur distance, tous les élus issus de la majorité sortante ont fait preuve de longues années de complaisance avec André MANDEMENT et se sont bien gardés d’émettre le moindre avis lorsque les sujets sensibles ont opposé le maire à Myriam CRÉDOT et François MOISAND, conseillers municipaux d’opposition. Le binôme CRÉDOT-MOISAND, de sensibilité de centre-droit, incarne depuis plus de cinq ans une opposition soudée, vigilante et sans complaisance à l’égard d’André MANDEMENT.
Les deux élus d’opposition sont à l’origine des seules actions concrètes menées contre la politique municipale : ils ont instauré un dialogue avec la Métropole de Toulouse alors que le Maire de Muret avait l’obsession de lui tourner le dos, ils ont dénoncé le contrôle absolu de la municipalité sur les conseils de quartier, ils ont défendu le principe de laïcité et saisi le Tribunal Administratif pour contester la mise à disposition gratuite d’un bâtiment municipal à la seule et entière disposition d’une association de culte, ils ont déposé une plainte pour détournement de correspondances concernant un courrier déposé en mairie à leur attention mais qu’ils n’ont jamais reçu, ils ont dénoncé l’opacité des modalités d’attribution des subventions versées aux associations, ils se sont élevés contre la mainmise de la majorité sur tous les sièges des élus muretains à l’Agglomération et l’effacement concomitant du pluralisme démocratique. De manière générale, ils ont systématiquement observé toute la vigilance nécessaire aux délibérations prises au sein du conseil municipal en dénonçant les orientations politiques contraires à l’intérêt des muretains.
Pour tenter de museler ses deux seuls contradicteurs, le maire a multiplié les manœuvres anti-démocratiques. Il a écarté Myriam CRÉDOT et François MOISAND des conseils de quartiers après que ces derniers y aient émis l’idée de demander l’installation d’un commissariat de police dédié à la ville. Il a supprimé certaines réunions de commissions de travail auxquels les intéressés devaient participer ou entravé leur participation à ces réunions. Il a refusé de leur fournir les documents qu’ils demandaient concernant les affaires de la ville, notamment au sujet des subventions versées. Il a convoqué Myriam CRÉDOT un soir en présence des représentants de communautés religieuses pour la « convaincre » de retirer son recours devant le Tribunal Administratif. La liste des viles manœuvres du maire n’est pas exhaustive.
Pendant plus de cinq ans, les deux élus d’opposition ont affronté sans relâche un maire antidémocrate et une majorité municipale atone. Par leur silence coupable, tous les élus de la majorité ont participé à l’installation d’une politique opaque en matière de prise de décision et de gestion des deniers des contribuables.
Certains, dont Laurent MAZURAY et Élisabeth SÉRÉ, prennent enfin leur distance avec André MANDEMENT et ses pratiques d’un autre temps. Il faut saluer cette prise de conscience bien qu’elle soit extrêmement tardive et assurément impulsée par les prochaines échéances électorales.
Du côté de l’opposition combative, les punitions de cour d’école et les tentatives d’intimidation initiées par André MANDEMENT n’auront pas raison de la pugnacité de Myriam CRÉDOT et François MOISAND. Comme ils le font depuis 2014, ils continueront à défendre les intérêts de l’ensemble des muretains, et à s’élever contre le clientélisme et l’autocratie. Leur combat se prolongera jusqu’aux prochaines élections.
Il ne fait aucun doute que Myriam CRÉDOT sera la tête de liste d’une équipe qui proposera une vraie alternative pour Muret, avec un programme innovant et fidèle aux valeurs libérales, sociales et citoyennes qui lui sont chères et la placent au centre-droit de l’échiquier politique. »