Vaste sujet que l’éducation des enfants. L’autorité est indispensable, pour l’éducation des enfants, elle doit donner des limites mais n’autorise pas à faire n’importe quoi. L’absence de pédagogie peut conduire à des erreurs qui peuvent être lourdes de conséquences.
Crise d’autorité
Le 28 mai dernier, près d’Aurignac, une famille, au demeurant bien sous tout rapport, dixit l’enquêtrice sociale qui a géré ce dossier, a franchi les limites de l’acceptable. Parents de deux enfants, *Ronan, un petit garçon âgé de six ans et sa sœur *Léa, âgée 2 ans et demie, le couple est confronté comme toute les familles à une dispute entre le frère et la sœur. Ronan est très remonté contre sa sœur à tel point qu’il ne veut pas dormir dans sa chambre. Serait- il jaloux des relations privilégiées qu’entretiennent ses parents avec sa sœur, la question est posée? Ronan trépigne : « Je vais partir, je veux dormir à la caravane », insiste-t-il. Cette famille aisée, dont les parents sont tous deux directeurs d’entreprise sont propriétaires d’une caravane implantée sur un terrain à sept kilomètres de la maison familiale. Ni une ni deux, vers 22 heures, l’enfant est conduit sur place, les parents regagnent le domicile après lui avoir préparé un petit déjeuner agrémenté de céréales pour le lendemain matin . Ronan 6 ans dormira seul à 7 kilomètres de ses parents dans un endroit totalement isolé. Le tableau est planté.
Ronan est introuvable
Une heure plus tard prise de remord la mère s’inquiète. Elle décide d’aller voir comment évolue la situation. Sur place, Ronan a disparu. Il n’est plus dans la caravane. Mais où est-il donc passé? Folle d’inquiétude, elle se lance dans de vaines recherches. Peu de temps après l’installation dans ce logement de fortune, Ronan a peur de la solitude. Il quitte les lieux dans la nuit et marche, marche et marche pendant de longs kilomètres : 2,5 kilomètres. Épuisé, en pleurs, il frappe à la porte de la première maison. Fort heureusement pour la suite de cette triste affaire, il est bien tombé. Recueilli par ses bienfaiteurs, ces derniers avisent le maire de la commune qui prévient les gendarmes. Tout rentre dans l’ordre avec plus de peur que de mal.
Une enquête sociale est diligentée
« Il n’y a aucun problème sur l’éducation des enfants », explique l’enquêtrice. » Certes la mère est autoritaire mais aimante », note une psychologue. Elle rajoute que malgré une peur justifiée l’enfant n’est pas traumatisé. » On aurait jamais du faire ça. On a voulu lui donner une leçon », tente d’expliquer la mère à la barre du tribunal, ou le couple doit répondre de « soustraction par parents à des obligations légales compromettant la santé, la sécurité, l’éducation de leur enfant ».
Rappel des bases éducatives
La présidente rappelle : « Si vous vouliez lui donner une leçon, vous auriez du rester autour de la caravane et vous enquérir de l’évolution des choses ». Même son de cloche chez la procureure qui condamne de tels agissements. « Qu’aurait-il pu se passer, si cet enfant avait fait une mauvaise rencontre », questionne-t-elle. De tels comportements sont « irresponsables » conclut-elle avant de présenter ses réquisitions. Après délibéré, le tribunal inflige au couple une amende de 500 € avec sursis. Ce sont les parents qui ont pris une leçon. On peut légitiment penser que le pire aurait pu arriver. Désormais, ils appréhenderont de façon différente les disputes entre le frère et la sœur. Une bonne éducation ne doit-elle pas s’appuyer, s’il y a sanctions, sur des mesures justes, mesurées et comprises; avec discernement ? A méditer.
*(les prénoms ont été changés)