André Arnal, ancien enseignant passionné d’histoire, auteur d’un ouvrage paru il y a quelques années, « des Juifs et des Justes », a sorti un nouveau livre « 3 cantons Haut-Garonnais dans la guerre ». La guerre, c’est celle de 39/45.
L’auteur, à l’invitation de Dominique Rech, professeur agrégé d’histoire géographie, est venu mardi 7 janvier, présenter ce livre aux élèves de 3e 4 du collège Bertrand Laralde. La salle de classe était comble. Cette conférence étant publique, de nombreuses personnes autres que les collégiens étaient présentes.
Ces trois cantons au cœur des Pyrénées, Aspet, Luchon et saint Béat, ont joué un rôle non négligeable dans la Résistance. Plus discrets et moins exposés que les grandes villes, proches de la frontière espagnole, leur situation géographique a permis l’installation de nombreux maquis. Là, des femmes et des hommes déterminés ont lutté contre l’envahisseur et accueilli un grand nombre de réfugiés et de juifs fuyant les persécutions.
Six ans de recherches auprès des archives départementales, luchonnaises et nationales lui auront été nécessaires pour écrire son ouvrage. Sans oublier le quotidien régional qui suivait au jour le jour les évènements.
Aspet, Luchon et Saint-Béat ont également livré des archives peu ou jamais exploitées à André Arnal. Il s’est également appuyé sur sa rencontre avec Emilienne Eychenne, écrivaine de Valentine qui a sorti de nombreux ouvrages sur les évadés de France par les Pyrénées.
En préambule, il pose son regard sur l’environnement sociologique, économique et politique du Comminges qui conditionne l’esprit de la résistance à venir.
Ensuite il développe l’installation du régime de Vichy à partir de 1940, avec la mise en place d’une administration répressive et la création de structures politiques pour encadrer au plus près les populations.
Ainsi la légion française des combattants, forte de 37000 hommes, participe à cet encadrement en organisant des cérémonies grandioses et en pratiquant l’intimidation. Enfin la milice est créée en janvier 1944. Les élus locaux n’ont le choix qu’entre se soumettre au système ou bien se démettre de leurs fonctions. La délation et l’antisémitisme sont les ciments de ce régime.
La résistance s’organise à partir de 1941 par la chasse aux collaborateurs, l’organisation d’attentats et la constitution de maquis.
Ces derniers sont d’abords encadrés par les Espagnols qui ont fui le régime franquiste et ensuite par des officiers français encadrés par des Américains.
Il y a les maquis de combats comme Aspet – Campels – Estenos, et les filières d’évasion vers l’Espagne et l’Afrique du nord par ST Béat et Luchon.
Les combats entre les maquis et les Allemands ont permis de fixer ces derniers sur le secteur Pyrénéen en les empêchant de remonter vers la Normandie et la vallée du Rhône.
L’heure est passée très vite en compagnie de l’historien qui a également égrené quelques anecdotes. Comme à chaque fois, les élèves vont devoir effectuer un travail grâce aux notes prises durant la conférence.
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