Le mercredi 4 décembre il était question du Bénin au SoueichKfé.
Dans ce qui s’affirme de plus en plus comme une vocation, le café associatif nous a fait découvrir ce soir là des personnes d’exception. Vivian et Pascal ont passé 10 ans dans ce pays dans une démarche remarquable d’éco-solidarité. Ils nous ont fait partager leur expérience ainsi que leur regard sur ce peuple du Bénin. Ils ont exposé sans fard le parcours d’une petite ONG (quatre bénévoles), avec la part de réussite de leur entreprise comme celle des échecs.
L’exposé était illustré par des images saisissantes de la réalité de ce peuple, la pollution des villes avec le manque d’infrastructure de gestion des déchets, un réseau de communication inadapté aux véhicules motorisés, un monde rural encore épargné par le développement industrieux, demeuré dans la proximité des ressources locales et des savoirs faire ancestraux. Venus avec le projet de construire un hôtel, la réalité du terrain les a orientés sur des actions d’aide de premières nécessités : la construction de toilettes sèches, l’accompagnement d’un projet de plantation de palétuviers pour réhabiliter le milieu aquatique et le rendre propice au retour des poissons. Mais aussi à la pratique de la pêche pour les populations, la fourniture de fertilisants pour l’agriculture acheté sur place dans une logique d’économie de proximité.
La tentative d’installer un élevage de lapin fut un échec considérant le niveau de température et la nature des matériaux issus de l’industrie (parpaings, tôles métalliques). Les images projetées ont un pouvoir d’esthétisation puissant, même de la pauvreté. Mais nous fument saisis de l’unanimité des sourires de tous ces enfants et jeunes adultes des fins fonds de la campagne du Bénin qui ne consomment en majorité pas plus d’un repas par jour. Les échanges qui ont suivis l’exposé furent riches. La tentation d’évoquer la comparaison de ces visages magnifiques avec nos populations occidentales en surpoids et souvent atteintes de pathologies multiples a surgit dans les échanges comme une évidence.
En la circonstance ces sourires nous invitent à la réflexion. Notre standard de vie d’êtres supérieurement équipés, possédés frénétiquement d’un appétit goulu de consommation d’objets technologiques, est-il véritablement un modèle pertinent pour ces populations avec nos dentitions cariées de trop de sucre et autres substances toxiques issues de la production agro-industrielle ?
A l’issue de l’exposé, un projet de soirée de soutien aux projets futurs de l’association a été envisagé, à suivre !
http://www.Echo-Solidaire.org
