Première soirée de l’année au SoueichKfé le 8 janvier 2020. L’association du SoueichKfé n’a pas démenti sa réputation. Ce fut encore une salle comble qui a accueilli un concert d’excellente qualité.
Une formation en duo avec Chantal Bereziat à la flûte traversière et Nathalie Hoffmann à la harpe nous ont emporté dans un parcours musical éclectique intemporel. L’encrage majoritairement irlandais, était émaillé d’interprétations plus personnelles. La beauté du concept qui a rendu possible cette association talentueuse réside dans l’association de deux expériences où l’excellence des protagonistes s’appuie chacune sur une histoire musicale dense. Les genres musicaux sont identifiés généralement par les instruments. Cette cohérence dans la musique irlandaise des sons de la harpe et de la flûte s’est confirmée par une sorte de fièvre dans l’exécution, avec l’effet de transe propre aux musiques traditionnelles et l’incitation à danser. Le public en a fait un écho enthousiaste.
La surprise fut l’interprétation de pièces issues du classique ou du jazz, une pièce de la Renaissance. La grande maitrise des deux instrumentistes s’est révélée dans ce que la puissance de l’exécution a pris le dessus sur la question de l’identification du genre par le support des instruments. Les rappels furent également l’occasion de découvrir en fin de concert un autre talent musical en la personne de Patrice Charles, un violoniste bien connu entre autre dans le milieu des musiques traditionnelles occitanes.
Il s’est révélé ce soir là dans un registre qu’il porte haut, le répertoire de Claude Nougaro dans une expression vocale magnifique. Le timbre et l’accent, la sincérité dans l’interprétation a ému ceux qui aiment Toulouse. L’évocation de la ville rose n’en était que plus émouvante en songeant à la prédation prochaine d’une tour de cent cinquante mètre au quartier Matabiau*. Ce fut peut être ce soir là le prélude à un nouveau projet musical ? Alain Billau a rejoint le trio pour une conclusion joyeuse avec le ton qu’il fallait pour cette fin festive.
*Nota : Le projet de la tour Occitane consterne et désole un grand nombre de toulousains : « Une ineptie monumentale justifiée par un pseudo discours artistique, promu en évidence par la pression techno-financière en conformité culturelle affligeante avec la vulgarité d’un Donald Trump et autre Jair Bolsonaro. »