Les faits se sont déroulés le 1er avril dans l’après-midi. Un vol d’une vingtaine de vautours est arrivé des montagnes au-dessus de la petite commune de Saint Christaud située non loin de Cazères. Ils ont commencé par tournoyer avant de piquer vers le sol. Leur vision perçante a fait le reste.
Se trouvant au mauvais endroit et au mauvais moment un jeune veau né de la veille a vu fondre sur lui ces rapaces affamés sortis de nulle part. Un combat inégal fait de souffrance et de peur pour cet animal vivant condamné à une mort certaine. Un automobiliste de passage a même aperçu un vautour au bord de la route qui semblait blessé. Les commentaires allaient bon train dans la commune de Saint Christaud après cette attaque qui soulève de nombreuses questions. Comment cela peut-il arriver si loin de l’habitat naturel de ces rapaces ?
Pourtant à l’origine le vautour est un charognard dont la mission est de nettoyer la montagne de tous les cadavres qui, sans lui, seraient source d’épidémie. La carcasse est nettoyée en un rien de temps. Avec une prolifération de cette espèce qui fait 2,80 m d’envergure pour un poids de 7-8 kg, il semblerait que poussé par la faim, le vautour ait changé de régime alimentaire et s’attaque à des animaux vivants. Pour y remédier, des éleveurs locaux de la vallée d’Ossau ont d’ailleurs créé une placette de nourrissage où sont déposés les animaux morts mais visiblement cela ne suffit pas. La plus grande colonie de vautours fauves des Pyrénées se trouve en vallée d’Ossau rive droite du gave entre Bielle et Laruns. Les falaises exposées au soleil offrent au vautour tout ce qu’il a besoin pour nidifier : chaleur et calme et nourriture semble-t-il plus suffisante.
Alors que le discours officiel est de ne pas parler d’attaques mais « d’interactions avec d’autres animaux », des agriculteurs rappelaient que derrière chaque attaque il y a pour l’éleveur l’image d’une carcasse, le choc d’un travail saccagé et enfin le sentiment d’abandon de la part des services publics. Des agriculteurs locaux nous ont exprimé leur colère rentrée. « Si les vautours reviennent sur un même site on ne peut rien faire car les tirs d’effarouchement sont strictement interdits. Se laisser piller sans ne pouvoir rien faire, c’est démoralisant. De plus les assurances ne couvrent pas ce genre de sinistres »
Une courte vidéo du vol des vautours à Saint Christaud :