Marie-Noëlle Lazortes Directrice de l’EHPAD « Era Caso » : Nous proposons des Activités, comme : les promenades dans le parc, coloriage de mandalas, manucure, esthétique, massages, séance de sophrologie, beaucoup de relationnel en chambre pour rassurer les résidents. Quelques bains de soleil, dans le parc de Era Caso.
Les enfants et petits enfants continuent d’envoyer des dessins, des photos, des vidéos qui donnent des moments de plaisirs et une bulle de bonheur, aux mamies et papis. Depuis un mois et demi l’EHPAD ne reçoit aucune visite de l’extérieur , le personnel est resté en poste redoublant d’attention envers chaque résident pour leur assurer un lien et fragmenter les longs moments de solitude. Confinés dans leur chambre par mesure de précaution sanitaire comme l’exige la loi.
Voilà ce que relate Emilie, une infirmière, qui prête sa plume à ses collègues d’encadrement:
« En cette période de confinement, les résidents d’Era Caso sont très affectés par l’absence de leurs proches. En effet, à un moment, ils comprennent que les visites sont interdites, puis l’instant d’après, ils oublient que c’est cette situation particulière qui nécessite un isolement, et se sentent abandonnés. Pour cette raison, Mme Lazorthes a fait le choix de mettre l’ensemble du personnel sur le terrain (suppression des congés).
Tous les soignants sont là pour veiller sur nos anciens, les promener autour de la résidence (en respectant les distances nécessaires), leur proposer un temps d’écoute, être aux petits soins, discuter de leur vie, de leurs enfants et petits-enfants, de fleurs, de montagne, des morilles, de peinture, et ainsi les stimuler ! Chacun met la main à la pâte. En plus de leur rôle d’aide-soignante, d’infirmière, d’ASP (qui font le service des repas en chambre et le ménage), on devient esthéticienne, kiné, psychologue, pédicure, coiffeuse, animatrice… »
Les intervenants extérieurs ne viennent plus pendant le confinement.
« Le temps ne s’arrête pas à Era Caso mais s’écoule différemment. Une autre relation s’installe: plus intime, plus profonde, plus individuelle. Même si, globalement, ils s’adaptent bien à rester dans leur chambre.
En tant qu’infirmière, et comme il vaut mieux positiver, ce confinement a du bon : il nous offre une approche relationnelle privilégiée. Pendant les promenades, les appels vidéo avec les familles ou les séances manucure, on peut rigoler de tout et de rien, de nos cheveux blancs mal coiffés… c’est un moyen de valoriser leur image et leur estime de soi. Tout est important car cette période va être longue. Les appels vidéo et téléphoniques permettent de garder du lien avec les familles qui venaient habituellement rendre visite à leur aînés. C’est vraiment agréable de voir leurs yeux s’illuminer quand je leur montre des photos ou des dessins de leurs proches. Parfois, cela n’est pas possible si l’impact émotionnel est trop lourd à gérer ou les troubles cognitifs importants.
Le PASA (Pôle d’Activité et de Soins Adaptés) étant fermé actuellement, les ASG (Assistant en Soins Gérontologie) et l’animateur ne peuvent plus élaborer des projets d’activité en petits groupes. Cela leur manque mais ils transfèrent leurs compétences dans les soins et les rituels quotidiens des résidents.
La bienveillance, l’empathie et la cohésion d’équipe sont toujours là. Nous essayons de faire au mieux et de nous adapter pour que ‘Era Caso demeure toujours cet endroit chaleureux. Merci aux familles pour la confiance qu’ils nous accordent et pour leur soutien dans cette période particulière.
Merci aussi de vous montrer compréhensifs par rapport à des choix qui peuvent être difficiles à accepter mais nécessaires (départs en hospitalisation, visites interdites devant la grille de l’établissement). Les décisions sont prises en équipe, en évaluant la situation en terme de bénéfice/risque, et toujours en privilégiant le principe de précaution maximum pour que le COVID ne s’infiltre pas dans l’établissement. A ce titre, nous avons réalisé un dépistage COVID chez un soignant et un résident, qui se sont avérés négatifs. »