Nous sommes chacun à vaquer à nos occupations de confinés, se recentrant sur nous mêmes avec parfois un certain égoïsme du aux circonstances. On râle, on se plaint, on montre du doigt et chacun a son idée sur le comment il faudrait gérer la crise. Pendant ce temps là, dehors, minute par minute, jour après jour, des citoyens avec un profond sens du service, de l’intérêt commun et du don de soi exécutent des taches essentielles dans la plus grande discrétion. Ils travaillent avec de l’inquiétude ou de la peur parfois, pour eux mêmes, pour leur famille, pour les patients ou résidents dont ils s’occupent.
A titre d’exemple, nous sommes rentrés en contact avec le service animation de l’orée du bois pour qu’il nous fasse part du déroulement de la vie quotidienne dans cet établissement. Vous avez la parole :
« Voilà maintenant un mois que, comme dans tous les EHPAD de France, les résidents de l’Orée du Bois de Rieux Volvestre sont privés des visites de leurs proches. Cette mesure de restriction des visites a été complétée, début avril, par le confinement de tous les résidents.
Cela ne signifie pas que ces derniers ne peuvent plus sortir de leur chambre, il s’agit simplement que les résidents ne soient pas au contact les uns des autres, notamment au moment des repas ou lors de animations collectives qui ont été suspendues.
Le risque, nous le mesurons bien, est que cette situation entraine des conséquences psychiques délétères qui peuvent être redoutables à cet âge-là.
C’est pour cette raison que l’ensemble du personnel, quelle que soit sa fonction, est pleinement mobilisé pour lutter contre le sentiment d’isolement et de rupture avec les risques que cela engendre.
Dans cette perspective, les outils numériques tels que « WhatsApp » ou « skype », ont été d’emblée utilisés pour permettre aux résidents d’échanger quasi-quotidiennement avec leurs proches.
Profitant de la météo clémente, le personnel propose aux résidents qui le souhaitent une promenade dans le parc de l’établissement aussi souvent que possible.
Et puis la situation n’est pas toujours dramatique : une résidente m’expliquait avec malice qu’elle appréciait que les repas lui soient servis dans sa chambre, « comme à l’hôtel ».
Nous espérons tous que cette situation va rentrer dans l’ordre au plus vite mais en attendant, comme la photo le résume bien, les résidents et les familles peuvent compter sur l’engagement de l’ensemble du personnel de l’Orée du Bois. »
Au nom de tous les lecteurs de Petite République, merci à tous ces héros anonymes qui font que cette terrible crise qui s’abat sur nous, sera surmontée. Ils ont montré que la théorie des premiers de cordée était un leurre. Ce sont les sans grades et ce service public que certains ont voulu affaiblir qui nous ont sauvé. Un pardon collectif pour cet égoïsme détestable à cause duquel nous ne sommes pas descendu dans la rue à vos côtés pour vous soutenir avant l’arrivée de la pandémie. Alors nous ferons notre la citation : « Mieux vaut tard que jamais »