Confinez-le, Eric Hannequin réussit toujours à s’évader. A 58 ans, l’ancien champion cycliste, duathlète international, a trouvé sa nouvelle voie, celle qui le mène au ciel par le chemin le plus court : le kilomètre vertical.
Plus les ascensions sont raides, plus les mollets sont durs et meilleure est la distribution d’endorphines. Du goût pour l’effort et du dépassement de soi, recyclé dans une nouvelle discipline, le vétéran a déjà inscrit son nom sur les tablettes et s’impose comme l’un des plus redoutables concurrents de la discipline. Les pavillons des épreuves toutes suspendues sont certes en berne, les annulations des grands rendez-vous comme celui de ce week-end à Zégama au pays basque espagnol ou du championnat du monde de skyrunning prévus à Barruera cet été, ne laissent qu’une piètre frustration.
Pendant le confinement, à deux pas de son domicile près de Lespiteau, Eric s’est ouvert une trace, à l’assaut d’un talus, 40 mètres de dénivelé positif en 80 mètres parcourus. Des jours durant, il a enchainé montées et descentes, levé les genoux et les yeux pour percevoir le ciel bleu. « Je verrai à partir d’août si des épreuves sont organisées… ou pas. Le confinement à Lespiteau n’a pas été trop difficile : j’avais le terrain, un home trainer , la forêt derrière la maison et ma chérie à domicile. » Le champ d’action à nouveau élargi, Eric est allé ce week-end tutoyer les pentes qui mènent aux sommets, le Cagire un jour, la Crémaillère de Superbagnères le lendemain, le pied caprin et l’esprit toujours serein.