La sauvegarde du patrimoine et la philosophie sont en deuil

Serge Dejean, lors d'une journée du Patrimoine
Serge Dejean, lors d'une journée du Patrimoine

La philosophie et la sauvegarde du patrimoine ont perdu un grand serviteur : Serge Dejean est parti.

Né en 1950 dans le petit village de Mauzac auquel il était très attaché, et ayant passé son enfance auprès de parents qu’il adorait (Son père Robert Dejean a fait partie du maquis de Saint-Lys-Muret-Rieumes), il lui faudra attendre l’âge du baccalauréat et Mai 68 pour que les choses changent. Il rencontre d’abord l’événement 68 et il rencontre son professeur de philosophie de Terminale, qui orientera sa vie et l’incitera à faire des études de philosophie.

A Toulouse, il eut Gérard Granel comme professeur d’université ainsi que Raymonde Hébraud Carasco. A Paris-Sorbonne, il a d’abord Wladimir Jankelevitch et plus tard Emmanuel Lévinas. Paris deviendra sa seconde patrie, il profitera d’années sabbatiques pour aller écouter les grands maîtres de cette époque. Il sera l’auditeur libre de Michel Foucault et de Roland Barthes au Collège de France, il suivra les cours de Gilles Deleuze à Paris VIII, il entendra les séminaires de Jacques Lacan à la rue Saint Jacques. Durant sa vie parisienne, il accompagnera le night clubber Alain Pacadis au Palace, il déjeunera le dimanche à midi à la brasserie Lipp avec l’écrivain égyptien Albert Cossery, il rythme les stations de métro avec le grand poète Edmond Jabès.

En 1976, il commence un professorat de philosophie en province. Il est nommé à Bellevue, à Pamiers, à Villefranche de Rouergue et enfin au Lycée Pierre d’Aragon à Muret où il restera jusqu’à sa retraite. Il aura marqué de sa personnalité plusieurs générations d’élèves. Il fut un professeur différent, intéressant et attachant.

Serge Dejean avait une autre passion, l’amour des belles choses et la défense du patrimoine. Il a fondé plusieurs sociétés patrimoniales dont la « Société du Patrimoine du Muretain », il a mis en route le projet de restauration de la chapelle de Saint Amans, il a œuvré pour la restauration intérieure de l’église de Mauzac. Il a rédigé articles, textes dans divers journaux ou diverses publications, il connaissait le moindre recoin de toutes les églises et tous les châteaux de la région.

Il se désolait des atteintes au patrimoine et il a milité sans relâche pour la conservation des paysages, des arbres, des ormeaux, des platanes centenaires, des édifices anciens.

Requiescat in pace !

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