Quand la nouvelle est tombée, tout le monde en fut sidéré Jojo Loubet, commingeois natif de Saint Gaudens, a, durant toute sa vie, gravité en divers milieux et sa présence ne passait pas inaperçue. Habitant à Fès depuis 2 ans, il était parti se marier au Maroc en 2017. Depuis, il se bagarrait afin d’obtenir les papiers nécessaires à la venue de son épouse en France. Ce fut très long, difficile, le confinement avait encore compliqué l’affaire mais il était enfin parvenu à ses fins. Le couple devait donc rentrer en France le 11 août. Le sort en a décidé autrement, ce jour-là c’est un tout autre voyage qui s’est présenté à lui. En effet, Jojo Loubet s’en est allé le 11 août 2020, à la clinique Hassan II de Fès au Maroc. C’est le coronavirus qui l’a emporté. Ils étaient en train de faire leurs valises quand il a commencé à tousser et à avoir une forte fièvre. Les tests au Covid s’avérant positifs, il a été mis en assistance respiratoire et dans les 2 jours qui ont suivi il a succombé.
Jojo Loubet était une figure incontournable du Rugby à XIII en Comminges. Véritable passionné, il y avait consacré la plus grande partie de sa vie en qualité de joueur et d’entraineur. Son implication dans le Rugby à XIII avait porté haut et loin le nom d’Aspet et du Comminges. Sur Aspet, il avait aussi créé une belle équipe féminine et une école pour assurer l’avenir de ce sport.
Pour financer les déplacements de ces équipes, il organisait des manifestations de toutes sortes, vide grenier, marchés de Noël, marché de nuit… Aspet fût longtemps son terrain de jeux. Organisateur hors pair, ces manifestations connaissaient toujours un grand succès. C’est ainsi qu’avec sa compagne de l’époque, ils avaient créé la foire Bio, il y a une quinzaine d’année, d’abord sur Aspet puis sur Arbas.
Même si le bio n’était pas vraiment son fait, cette foire existe toujours et connait un succès grandissant. Le village de Couret où il habitait a aussi largement profité de son talent d’organisateur, il y avait recréé un comité des fêtes et ses initiatives fleurissaient dans le village. Avec Dominique Milan, son ami inconditionnel de toujours ils formaient une équipe très efficace, très solidaire organisant repas, marché bio, fête locale, soirées jeux, se succédaient au fil des années, dynamisant le village, créant du lien social. C’était un personnage que rien n’arrêtait. En rentrant de son premier voyage au Maroc en 2016, pays qui l’avait émerveillé, il avait déclaré « Après un voyage comme ça, on peut mourir ». Il était né en 1942 et même si cette triste nouvelle laisse un grand vide dans le cœur de ses proches, de ses amis, on peut dire que sa vie fut très bien remplie.