La composition de l’équipe treiziste saint-gaudinoise ne manque pas d’évoquer l’épisode biblique de la tour de Babel, ce mythe d’une fécondité remarquable qui a inspiré tant de réflexions sur l’origine de la diversité des langues et sur la puissance de l’effort collectif. L’équipe première du Racing ne se contente pas d’aligner de simples produits issus du terroir commingeois. Les joueurs natifs du territoire ne font pas légion. L’effectif s’est enrichi d’un melting pot d’éléments issus des quatre coins de la planète. Le club compte aujourd’hui son lot d’Australiens, de Papous, de Néo Zélandais, d’Anglais, un Grec, deux Ecossais, un Parisien, un Catalan, un Gersois, un Ariégeois…
« Je pensais à cela en regardant les gars jouer dans la neige, raconte l’entraîneur Julien Gérin. Je suis ravi que notre équipe soit aussi diversifiée, qu’elle tienne sa force et ses qualités des différentes origines des garçons qui la composent, sur le plan sportif d’abord, mais aussi sur le plan social et humain. Les garçons viennent des quatre coins et s’unissent tous autour d’un ballon ovale. Qu’ils parlent français, anglais ou grec, le rugby à XIII est leur passion, leur langue commune. On ne pourrait pas avoir une équipe si compétitive si elle n’était composée que de purs Commingeois. Dans tous les clubs, de XIII comme de XV, il y a des mecs qui viennent de partout. L’éclectisme est bénéfique pour le club, pour la ville. Ces Papous, ces Grecs, ces Anglais habitent à Saint-Gaudens, ils y consomment et font parler de la ville au plus haut niveau ».
C’est d’autant plus remarquable et remarqué, qu’au Racing, la force principale de l’équipe découle de son état d’esprit commun, de ce dépassement de soi pour les autres. Chaque joueur est capable de se mettre au service du collectif. Que ce Treize prenne conscience de son potentiel technique et humain et puisse croire en la victoire quatre-vingts minutes durant. Alors, tout sera possible. Samson contre Goliath est l’épisode suivant.