Edmond Rostand : Ecrivain, dramaturge, poète et essayiste français. Né le 1ᵉʳ avril 1868 à Marseille et mort le 2 décembre 1918 à Paris, il est l’auteur de l’une des pièces les plus connues du théâtre français, Cyrano de Bergerac. Epoux de la poétesse Rosemonde Gérard et père de l’écrivain, biologiste et académicien français Jean Rostand.
Cet illustre auteur, a passé de très nombreuses vacances à Luchon à partir des années 1860, pour fuir la chaleur méditerranéenne et les épidémies (déjà !) sévissant à Marseille où il est né.
- Thomas Sertillanges, illustre Bergeracois, auteur de : Edmond ROSTAND « Les couleurs du Panache », dans lequel il nous aide à mieux le connaître, répond à la question, auteur Commingeois ou pas ?
Thomas Sertillanges : Elevé au grade de chevalier des Arts et Lettres par le ministère de la culture, (arrêté du 18/12/2020), pour son action en faveur d’Edmond Rostand. Thomas Sertillanges a une dizaine d’années quand il découvre Cyrano de Bergerac, la pièce la plus connue des neuf de E. Rostand. Thomas Sertillanges est fondateur des Amis du musée Edmond Rostand, créateur du site cyranodebergerac.fr, président du Festival Edmond Rostand, au cours duquel il expose sa collection et donne des conférences comme il le fit lors du Festival Edmond Rostand de Luchon, créé par Christian De Miègeville, autre « fan » d’Edmond Rostand à qui il veut aussi consacrer un ouvrage davantage orienté sur la période luchonnaise.
- Christophe Barbier, journaliste et éditorialiste, à propos de cette biographie : « Cette biographie de Rostand est aussi un portrait du demi-siècle de la Belle époque, des derniers feux du second empire à l’apocalypse de la première guerre mondiale »
Edmond ROSTAND auteur Commingeois ?
Nadine Vern Frouilhou tente de répondre à la question, en nous plongeant dans cette remarquable biographie.
- Saint Béat et Luchon se » disputent » l’authenticité du balcon qui inspira la célèbre scène du baiser, scène 10 de l’acte III de Cyrano de Bergerac. Thomas Sertillanges, dans son ouvrage, » Edmond Rostand, Les couleurs du panache » six cent pages et cinq cents illustrations qui raviront passionnés et curieux. L’auteur remonte le temps jusqu’aux sources provençales de la famille Rostand pour parcourir toutes les étapes d’une lignée exceptionnelle qui passe par Luchon (et Saint Béat!) pendant vingt-deux ans. Il raconte les grandes étapes de la vie du poète de l’amour, du panache, de l’héroïsme et de l’échec. Pour révéler tous les secrets de Rostand. Thomas Sertillanges a exploré correspondances, journaux de l’époque, documents jalousement conservés, dont ceux du Luchonnais Pierre de Gorsse,(*) petit-fils d’Henry, qui fut le petit copain d’enfance d’Edmond. « Il était l’aîné d’Edmond Rostand de onze jours. Camarade de tous ses jeux d’enfants, le confident de tous ses projets d’adolescents et jusqu’à son dernier jour, son ami le plus fraternel et le plus sûr. Poète et dramaturge de génie, Edmond Rostand fut porté et protégé par Rosemonde Gérard, sa femme, dont l’âme hante aussi Luchon.
(*) Pierre de Gorsse : » Edmond Rostand, poète français d’inspiration Commingeoise »,Touladour,1951
Alors qui de Saint Béat ou de Luchon abrite le véritable balcon de la scène du baiser ?
- Lors de leurs séjours pyrénéens, les Rostand parcourent sans cesse le pays qu’ils aiment. Au cours d’une excursion, à Saint Béat, Edmond Rostand arrête son regard sur la modeste maison du consul. Un petit tunnel la traverse pour rejoindre la rive de la Garonne. Si on chuchote au bord de l’eau, l’écho, sous la voûte apporte la voix jusque sous le balcon auquel on peut accéder en s’accrochant à la glycine montante…si d’aventure une belle (Roxane) vous y attend pour vous accorder un baiser, ce » point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer ». Garnie de balcons sur ses deux façades, la maison de Saint Béat a de toute évidence inspiré le décor du 3°acte tel que le décrit Rostand » du lierre grimpe au mur, du jasmin enguirlande le balcon, frissonne et retombe… »
– Mais une autre villa a peut -être aussi inspiré Edmond Rostand pour cette célèbre scène. Après avoir loué plusieurs villas dont un des chalets Spont, c’est en 1872, après la naissance de Juliette, la petite sœur d’Edmond, que les Rostand font construire une grande villa de style anglo-normand dont le nom s’inspire du prénom de leur fille. La villa Julia s’élève au 17 boulevard Rostand. Il suffit de la contempler pour constater qu’elle est aussi pourvue d’un et même plusieurs balcons auxquels grimpent aussi des lianes permettant leur ascension. L’écho était-il à Luchon, aussi favorable au complice subterfuge de Cyrano et Christian pour conquérir Roxane que celui de la voûte de la maison de Saint Béat ? Quoiqu’il en soit la maison consulaire de Saint Béat est devenue la Maison Roxane et depuis que la municipalité de Saint Béat a fait installer au pied de l’énigmatique balcon une œuvre commandée à l’artiste Gloria Corona, représentant une femme du pays commingeois, tous les amoureux de Rostand et de son Cyrano de Bergerac, sont persuadés qu’il s’agit bien sûr de Roxane. Pour eux le débat est clos, notre précieuse a sa maison de campagne à Saint Béat.