« Cyril Moliner, c’est un superbe joueur, répond prestement Gilles Dumas lorsqu’on l’interroge à son sujet. C’est un gars que j’ai entraîné jeune à Saint-Gaudens, que j’ai entraîné à Toulouse, puis que j’ai fait revenir au Racing, tout le monde a été ravi de le voir revenir. C’est un garçon tellement charmant, sportivement et humainement. C’est un capitaine qui montre l’exemple à toute son équipe chaque week-end. Et s’il parle d’arrêter sa carrière en fin de saison, il n’a certainement pas encore pris une telle décision…. »
A 31 ans, Cyril Moliner, 2nde ligne au Racing, semble un homme épanoui, dans sa passion, le rugby, comme dans sa profession, chef de ventes chez Hyundai, le principal sponsor de son club. Digne successeur de son père Jacques, ancien international, le petit Cyril a grandi et a su écrire son prénom. Ariégeois d’origine, le pitchoun a échangé ses premiers ballons à 7 ans à Vernajoul. Il s’est étoffé et a fait le bonheur des clubs et des équipes pour qui il a tout donné. A 18 ans, il a intégré le championnat élite avec Saint-Gaudens, puis le championship anglais avec Toulouse. Sa passion pèse aujourd’hui un quintal de muscles dressés sur 1,89m. Une bonne gueule, un regard franc et perçant, l’homme a tout de l’archétype du rugbyman qui fait rêver les midinettes. Le physique du bonhomme n’a d’égal que son niveau de jeu et sa gentillesse : il a tout gagné, auteur du doublé coupe/championnat en 2015 avec Toulouse.
Puis le Fuxéen est revenu à Saint-Gaudens. Il y a trouvé son job, des marques, une maison, sa compagne et il s’évertue toujours à hisser son équipe au plus haut niveau, à exhorter les siens pour les mettre au travail, les rappeler à l’application et à la concentration. Avec la droiture et l’expérience comme exemples, les Ours ont mûri. Et si les dieux du rugby s’attachent enfin à reconnaitre les efforts et le niveau de jeu atteint, les bleus ne devraient plus tarder à s’imposer, avec Cyril comme chef et capitaine. A son âge, sans doute, est-il sensé de songer à une vie plus rangée, moins trépidante. Les coups, les blessures, les fractures aux chevilles, aux épaules, l’intensité du jeu ont laissé des traces. Toss, comme le surnomment ses amis, n’est pas las mais il reconnait qu’aujourd’hui, il n’y a pas que le rugby dans sa vie. Le plaisir ressenti sur le terrain est toujours le même, assure-t-il, mais les entraînements répétés, l’hiver, sont parfois plus difficiles. L’ambiance est bonne au club et l’entraîneur Julien Gérin apporte une bonne énergie, ajoute-t-il. Toss ne baisse pas les bras, il joue, il se bat chaque jour pour apporter à son équipe la maturité qui parfois, lui fait encore défaut. Il prône ses conseils et appelle aux efforts nécessaires à faire pour gagner. Et si le Racing a connu dernièrement quelques désillusions, le bon niveau requis est là, senti. Pour enfin en profiter, Cyril, ne les quitte pas.