Un sondage IFOP vient de révéler que le principe de laïcité tel qu’il est inscrit dans la Constitution française est remis en cause par une partie de la jeunesse. En effet, plus d’un lycéen sur deux (52 %) se dit favorable au port de signes religieux ostensibles dans les lycées publics, soit deux fois plus que dans l’ensemble de la population (25 %) et 49 % ne voient pas d’inconvénient à ce que les agents publics affichent leurs convictions religieuses.
On ne peut que s’inquiéter de ce sondage qui témoigne d’une responsabilité collective et d’un certain nombre d’inactions qui mettent en danger les principes républicains tels que nos pères les ont édictés. La laïcité n’est plus perçue par la moitié de notre jeunesse comme un rempart face au repli identitaire. Georges Méric président du conseil départemental de la Haute Garonne disait à de propos : « La lutte contre l’ignorance qui mène à l’intolérance, au communautarisme et parfois même à la violence, est un combat sans relâche. »
Une école républicaine défaillante ?
C’est tout d’abord à l’école de la République de promouvoir et d’expliquer les valeurs de la République et la laïcité en prenant garde de ne pas promouvoir l’exclusive mais l’inclusive. Effectivement de l’extrême droite à l’extrême gauche, les valeurs de la laïcité sont un cheval de bataille voire un glaive mais ce mot ne signifie pas la même chose selon qui l’emploie. C’est la laïcité exclusive qui fait peur à la nouvelle génération pas l’inclusive qui garantit la place de chacun dans une société unie.
Par manque de formation, parfois de volonté ou de courage pour ne pas parler de lâcheté certains enseignants pratiquent la politique de l’autruche pour ne pas sortir de leur zone de confort. Samuel Paty n’était pas de cela et il est mort en martyr de la République. Il est décédé la tête tranchée sur le billot de la barbarie et dans la solitude d’une souffrance, abandonné par nombre de ses pairs dans ce combat qui se voulait Juste. Un combat inégal et perdu d’avance quand il n’est pas collectif et solidaire.
Des élus qui doivent passer aux actes et sortir des intentions
Conseil départemental 31 et Région Occitanie mis à part car inattaquable dans les réflexions et les actions qu’ils mènent, d’autres collectivités territoriales ne peuvent s’enorgueillir de pareils résultats.
Nos élus maires, président de communauté de communes et autres se sont réellement émus de cette mort tragique. Je me souviens des écharpes bleu blanc rouge devant le collège de Carbonne qui nous rappelait les couleurs et les valeurs de la République. Des mots chargés de sens avaient été dits. On avait tous unis chanté la Marseillaise comme dans nombre d’autres endroits. Il y avait de l’émotion et cette présence de nos élus donnait du sens. Samuel Paty rentrait dans l’histoire des héros ordinaires défenseurs de la République. 5 mois ont passé et l’oubli s’est installé. On est passé à autre chose dans l’immédiateté de la vie qui court et on gère le quotidien sans prendre ce temps nécessaire à la réflexion qui doit engendrer de l’action. Les colonnes de Petite République sont restées muettes d’une quelconque inauguration d’une place ou d’une rue qui porteraient le nom de Samuel Paty, mort pour le France, car à notre connaissance il n’y en a pas eu. L’émotion n’est restée qu’une intention du moment et la famille de cet homme courageux et héroïque, dans une douleur qui ne faiblit pas, doit se dire qu’il est mort pour rien.
À l’occasion de ce sondage qui interpelle, il est grand temps de se réveiller et de prendre conscience que le mur se rapproche à grands pas. De quelle société voulons-nous ? Chacun à sa place, famille, éducation nationale, élus, presse, associations, GODF et citoyens nous devons, selon la légende du colibri de Pierre Rabhi, faire œuvre collective pour changer les choses.
Gardons espoir, il paraît que sur la commune de Rieux on réfléchit à cela …
Le sondage Ifop