Flash mob à Saint Girons
Le rendez-vous était fixé sur la place de l’église de Saint Girons ce 8 mai 2021 à 11 heures précise. Les réseaux sociaux et la presse (lire ici) avaient diffusé la tenue de cet événement culturel organisé dans une ville rebelle et à l’occasion d’une journée particulière puisque c’était aussi la commémoration de la liberté retrouvée le 8 mai 1945 avec la signature de l’armistice.
Pendant que d’autres contraints par la Loi se retrouvaient en catimini devant le monument aux morts pour honorer le temps passé, certains ont choisi de fêter cette liberté acquise en célébrant le temps présent en participant au flash mob. Deux mondes qui ne s’opposent pas mais qui se complètent car comme disait Victor Hugo : « La liberté commence où l’ignorance finit. »
10 heures 50, la place de l’église est encore déserte. Seuls les musiciens sont présents et regroupés autour de Marlène et d’Adam. L’ambiance est détendue malgré ce grand vide. On échange, on rit, on accorde les instruments et les dernières consignes sont données. Le public aurait-il répondu absent à ce flash mob alors que le marché est bondé de monde à côté ?
A 11 heures précises, comme par enchantement et en quelques minutes une foule immense se précipite sur la place de l’église devenue l’instant d’un instant le parvis de Notre Dame de Paris. Les troubadours et le peuple occupent ce lieu symbolique. Les premières notes de musique sortent de nombreux instruments de musique qui se sont donnés rendez-vous pour consacrer la culture. On entre dans le sacré fut-il laïque. Il y a là des guitares, piano, tuba, percussions, flûtes, accordéons…
Les corps commencent à se déhancher et les sourires apparaissent sur les visages. Les regards s’illuminent et lorsque Marlène commence à chanter de sa magnifique voix et de cette présence qui n’appartient qu’à elle, c’est une chorale de plus de cent personnes qui se met à chanter à l’unisson. Chacun à son envie chante, danse, tape dans les mains ou filme ce moment éphémère. On regarde son voisin avec empathie et bienveillance. Il a là des jeunes et des vieux, des bourgeois et des marginaux de tous poils. Chacun savoure cet instant privilégié où l’on glorifie le partage. Un espace de liberté après tous ces mois où il a fallu baisser la tête et subir et subir encore et encore.
Pendant ce temps-là de nombreux gendarmes observent la scène à quelques distances. Certainement partagés entre la beauté du moment et la nécessité d’intervenir, ils se contenteront avec intelligence de surveiller l’événement pour que tout se passe au mieux et de veiller à ce que la dispersion soit rapide et sans incident ce qui fut le cas.
Ces flashs Mob ont eu lieu dans de nombreuses grandes villes de France avec des choix de lieu symbolique et partout dans le monde. On retiendra qu’elle aura été également au coeur du Couserans. Un vrai succès que l’on doit à l’initiative de Marlène et d’Adam. A ceux qui pourraient dire qu’il s’agissait d’une cluster party, d’autres rétorqueront qu’ils avaient juste 15 jours d’avance.