Dans sa nouvelle chronique, notre ami Alphonse Arias, pêcheur devant l’Eternel, revient sur la pêche pyrénéenne des années 70/90.
« Dans ces modestes lignes, il ne sera question que des truites sauvages ou rustiques et de la pêche à la ligne, tous modes de pêche légaux…
À mon sens, la difficulté de séduire les « vraies » Farios est corrélée d’une part à la pression de pêche, et d’autre part aux appâts – naturels ou artificiels – et aux leurres les plus utilisés.
J’ai eu la chance de connaître la « belle époque » des années 1970/1990.
L’asticot, tradition pyrénéenne
En Comminges, berceau de la pêche au toc, de grands noms ont émergé et leurs réputations ont dépassé les frontières des Pyrénées et même de l’hexagone.
Les championnats des Pyrénées qui se déroulaient d’ordinaire en juillet ont vu la confrontation des meilleures gaules, certaines venues de fort loin. Les épreuves se déroulaient sur une vingtaine de kilomètres du fleuve Garonne, partie montagnarde, où, tout au long de la saison, on pouvait compter une cinquantaine de voitures de pêcheurs les samedis et autant les dimanches. C’est dire si les truites étaient éduquées, surtout très méfiantes envers l’appât le plus utilisé, j’ai cité l’asticot, tradition pyrénéenne.
L’élite des pêcheurs savait anticiper la touche, très souvent discrète. C’était la seule façon pour réussir à ferrer efficacement et espérer amener la truite à l’épuisette. Il ne viendrait à l’esprit de personne de contester la valeur des maestros dont les noms sont entrés dans l’histoire. Du moins, au hasard de mes nombreux contacts halieutiques, je remarque un grand respect pour ces pêcheurs.
Précisons qu’aucune introduction de truites n’avait lieu pour ces manifestations, les concurrents pêchant les Farios issues de Garonne ou rustiques.
J’ai connu l’époque où il était difficile de pouvoir pêcher les bonnes plages du fleuve, tellement elles étaient convoitées. Je pense que pendant ces années-là, bien que les truites étaient plus nombreuses, réussir à les leurrer était laborieux ! C’était tout un art !
Depuis 10/15 ans, il y a beaucoup moins de pression de pêche en Garonne et ailleurs et je trouve que les truites sont moins difficiles à prendre, mais leur densité est plus faible. Ceci est dû probablement à moins de fréquentation des berges et donc à une moindre sollicitation des poissons. On ne compte plus que quelques voitures, là où on en dénombrait une cinquantaine ! En tous cas, je remarque que les touches sont mieux perceptibles qu’il y a une quarantaine d’années… Ce qui ne veut pas dire qu’elles sont faciles à prendre !