L’Agence de l’Eau Adour-Garonne invite chacun à donner son avis sur les grands enjeux de l’eau du territoire (communiqué de presse)
L’enjeu est désormais identifié dans le Sud-Ouest : si nous ne changeons pas nos habitudes, nous allons au-devant de difficultés majeures. Ressource en eau moins abondante , dégradation de la qualité de l’eau des rivières, biodiversité aquatique fragilisée, sécheresses, inondations plus fréquentes et plus intenses, façade littorale sujette aux submersions marines et aux érosions côtières… les perspectives à l’horizon 2050 imposent de mettre en œuvre une politique de l’eau ambitieuse et résiliente sur l’ensemble du bassin Adour-Garonne.
L’avenir de l’eau du sous-bassin de la Garonne apparaît en grande difficulté face aux conséquences du changement climatique. Face à cette situation préoccupante, l’engagement de tous s’impose.
C’est pourquoi ce lundi 17 mai, les acteurs de l’eau du sous-bassin de la Garonne se sont réunis à l’invitation de Henri Tandonnet, Président de la commission territoriale, afin de renforcer et cibler les actions : pour reconquérir la qualité de la ressource et passer de 40% de bon état des rivières à 53% en 2027. Quels sont les principaux enjeux ? Et quelles mesures doivent-être adoptées ?
Ces échanges viendront nourrir la consultation publique autour du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SDAGE), lancée depuis le 1er mars à l’échelle du territoire afin de collecter les avis, coordonner les actions, fixer les objectifs et les orientations de la politique de l’eau pour les années 2022 – 2027.
Quels impacts provoqués par le changement climatique sur le sous-bassin de la Garonne ?
La situation est déjà très difficile sur le volet quantitatif, car les débits minimums ne sont pas toujours respectés en période de basses eaux, à la fin de la période estivale. Le changement climatique va accentuer ces difficultés si nous ne changeons ni de pratiques de consommation, ni de gestion : l’augmentation de l’évapotranspiration, l’aggravation des sécheresses estivales et automnales font craindre des baisses naturelles de débit jusqu’à -40%.
La situation est particulièrement alarmante à l’aval : l’estuaire de la Gironde, recevant moins d’eau douce, risque de connaître de profonds bouleversements.
Naturellement très exposé au changement climatique, les rivières de Gascogne qui sont réalimentées par le système Neste et qui approvisionnent le département du Gers notamment, restent également vulnérables .
L’amont de la Garonne et l’Ariège, avec des volumes d’eau conséquents, semblent des territoires moins touchés dans ce domaine que l’aval du territoire.
Cette baisse d’eau disponible accentue également le risque de dégradation de la qualité des eaux par manque de dilution mais aussi parce que les eaux vont nettement se réchauffer. Dans ces conditions, l’alimentation en eau potable va devenir un enjeu majeur sur ce territoire.
Sur la partie haute de la Garonne et l’Ariège, la biodiversité est en revanche très menacée, dans les cours d’eau et les zones humides : la baisse des débits, l’assèchement des sols et l’augmentation de la température de l’eau vont beaucoup fragiliser les milieux aquatiques. Les espaces naturels des Pyrénées vont assurément connaitre un bouleversement important.
Quels enjeux de l’eau sur le sous-bassin Garonne pour 2022-2027 ?
• Afin de réduire l’impact du changement climatique sur le bassin de la Garonne et préserver la ressource en eau, plusieurs enjeux ont été identifiés : assurer la cohérence des politiques de l’eau à l’échelle de l’axe Garonne et la coordination avec les autres commissions territoriales ;
• concilier disponibilité de l’eau pour les activités humaines et préservation des milieux sur un bassin fortement réalimenté ;
• prévenir les inondations dans un contexte de changement climatique ;
• réhabiliter les fonctionnalités des milieux aquatiques sur un bassin fortement anthropisé avec une prééminence de cours d’eau ruraux recalibrés ;
• restaurer la continuité écologique sur le seul fleuve du bassin accueillant l’ensemble des espèces amphihalines ;
• réduire les intrants et aménager l’espace rural afin de réduire les transferts et le ruissellement dans un bassin où plus de la
moitié de la surface est en culture ;
• résorber les macropollutions encore persistantes.
Le forum de l’Eau, réuni ce lundi 17 mai 2021, a ainsi permis de sensibiliser et mobiliser les acteurs de l’eau à la fois sur les raisons d’agir et les leviers d’action possibles pour gérer et préserver la ressource en eau en proposant une stratégie territoriale pour le sous-bassin de la Garonne qui fixe sur la période 2020-2024 les priorités d’action sur le territoire. La synergie des moyens techniques, réglementaires et financiers permettra de répondre aux enjeux prioritaires de ce territoire.
Les retours et les contributions des collectivités, élus, associations et acteurs de l’eau viendront compléter le projet de SDAGE 2022-2027 soumis à la consultation jusqu’au 1er septembre. L’agence de l’Eau Adour-Garonne encourage chacun à se mobiliser et à apporter sa contribution en se rendant sur le site : https://eau-grandsudouest.fr/politique-eau/bassin/consultation-projet-sdage-pdm-2022-2027
« Pour faire face à ces difficultés, il est nécessaire d’agir dès aujourd’hui et de susciter des changements drastiques, tant en termes de consommation que de gestion de l’eau sur le territoire », témoigne Guillaume Choisy, Directeur Général de l’agence de l’eau Adour Garonne.