Joël Bonnaud a quitté le Comminges il y a une vingtaine d’années. Parti de Paris à New-York en 2005, il s’investit dans la finance mais la crise de 2008 va donner à sa vie, une autre « dimension ».
Un parcours atypique…
Notre saint-gaudinois n’a pas oublié qu’il vient d’une terre de rugby. Il remarque que celui-ci est tout de même présent mais pas dans les catégories de jeunes, notamment à l’école primaire. Il propose ses services pour amener les jeunes américains à découvrir ce sport… Sa proposition acceptée, il s’emploie consciencieusement à remplir son rôle de pionnier. Il créée une école de rugby. Après ses premiers pas dans le New-Jersey , il se pose dans l’Ohio, et remet ça…. Son action ne passe pas inaperçue. L’entraîneur de l’équipe féminine de l’université de Columbus fait appel à lui et le voilà bien vite propulsé entraîneur de l’équipe féminine de rugby à VII. Ce n’est pas l’aboutissement d’un plan de carrière mais les circonstances de la vie le conduisent sur des chemins différents qui ne sont pas des chemins de traverse… Et ce n’est pas fini, il poursuit son aventure en Virginie en 2018. Le « petit » commingeois se voit confier les destinées de l’équipe nationale féminines des – de 20 ans ! Il a beau bénéficier d’un a priori favorable, lui, le français de la région toulousaine, ( Toulouse est bien connu des amateurs de rugby), son travail est reconnu. Son champ d’action est immense avec la partie Est des USA à prospecter! Ici, les régions ont leur championnat mais les déplacements peuvent parfois être très contraignants quand avec la sélection, il faut parfois 8 heures de vol avec 3 heures de décalage horaire. Mais c’est bien connu « quand on aime on ne compte pas! ».
Les objectifs avec la sélection
Un stage est prévu en fin d’année et pas de pression particulière dans l’attente de résultats. A 18 ans c’est plutôt la découverte , à 20 ans il faut penser à la compétition et s’employer à développer le physique, le mental, la technique, la tactique, un vaste champ de travail qui ne rebute pas mais qui stimule, une bonne adrénaline en fait… Ici, le rugby féminin progresse grâce au jeu à 7. » Si la compréhension profonde du jeu n’est pas bien ancrée », nous dit Joël, » on est toutefois surpris par la mentalité des joueuses et la préparation physique très poussée, supérieure très certainement à ce qui se fait en France. Certes, il n’y a pas de tradition de rugby mais les joueuses, les familles s’investissent beaucoup. On a la volonté d’apprendre et il n’est pas rare de voir des joueurs de football américain après leur saison régulière venir « s’essayer » au rugby à XV, les deux disciplines se partageant l’année civile. »
Le présent et l’avenir de Joël se construisent maintenant là-bas outre-Atlantique mais il n’oublie pas ses racines…