Le 28 juillet dernier, le préfet a signé l’arrêté de déclaration d’utilité publique concernant les travaux nécessaires à la réalisation d’un nouvel établissement pénitentiaire à Muret.
Publié en catimini dans le recueil des actes administratifs N°31-2021-194 et difficilement trouvable dans les méandres du site de la préfecture, c’est un dossier délicat qui démontre la volonté forte du ministère de la Justice, pour ne pas dire un passage en force, celui de bâtir une troisième prison en Haute-Garonne, la troisième sur le site de Muret-Seysses, comme l’avait annoncé Manuel Valls, alors Premier ministre, en 2016.
Au sud de Toulouse, cette prison devait être une réponse au problème de surpopulation carcérale en Occitanie. Elle n’est toujours pas sortie de terre, mais les autorités comptent bien concrétiser le projet malgré de nombreuses réticences de riverains.
Cette décision, consultable sur le site de la préfecture depuis le 2 août, a surpris les opposants. Car en avril dernier, l’enquête publique, menée du 25 janvier au 1er mars, avait rendu un avis défavorable à l’implantation d’un centre pénitentiaire de 17 hectares le long de la route départementale 3, en direction de Labastidette.
L’enquête, dont l’avis n’est certes que consultatif, avait démontré que le choix de la parcelle agricole qui va accueillir le site n’est pas pertinent. Il pénalise le foncier agricole et risque de nuire au voisinage.
Autre problème soulevé par le rapport, la proximité avec l’aérodrome de Muret-Lherm et avec la base de loisirs où se déroule chaque été Muret-Plage.
Le maire de Muret et président du Muretain Agglo va analyser les possibilités de recours. Pour autant, si l’État veut vraiment passer en force, et ce, malgré l’avis défavorable, il promet une réaction adaptée avec l’ensemble des élus.
« Si la Préfecture a réellement pris cet arrêté-là au cœur de l’été, en omettant toutes les décisions des conseils communaux, municipaux ainsi que la position des riverains, ce n’est pas très républicain. Nous allons attendre le retour des vacances et voir avec les élus de la Ville de Muret comment nous nous positionnons par rapport à ce projet » confirme André Mandement en ajoutant que le dépôt d’un recours est une possibilité.