La France à motos anciennes, c’est un périple qui rassemble une cinquantaine de passionnés. En trois semaines, ils parcourent la France sur des motos datant toutes des années antérieures à 1950. 4500 kilomètres à s’accrocher, bras arqués, à de vieux guidons, attentifs au bruit des mécaniques, humant et reniflant l’huile tout au long des 200 à 300 km à parcourir chaque jour. Harassantes chevauchées ponctuées, le soir au bivouac, les mains dans le cambouis, d’interventions mécaniques obligées avant de diner de rôtisseries sous des barnums puis de s’étendre, repus et fourbus, sous des toiles de tente sommaires dressées là, pêle-mêle.
Le Gavap (groupement des amateurs de véhicules anciens de Picardie) organise cette année la seizième édition de sa manifestation, une course tracée en 18 étapes, partie de Picardie à travers tout le pays. Le cortège de Terrot (1927, 1928), de Vincent, de Peugeot et d’autres motocyclettes d’hier, lancé aujourd’hui dans le présent, faisait étape jeudi soir dans les jardins du musée du Circuit du Comminges, accompagné comme il se doit par les bénévoles locaux qui ont accueilli ces motards d’une autre époque avec disponibilité et gentillesse. « On a bien failli ne pas partir, explique Jean-Louis Chauvet, l’un des responsables de l’événement. L’année dernière, nous avons dû reporter. Cette année, avec le covid, les mesures sanitaires, le pass, cela n’a pas été évident. Mais on le fait ! Et on est tous contents d’être là. C’est le trentième anniversaire de « la France en motos anciennes », on a repris l’exact cheminement de la première édition, courue en 1989. Et ici, à Saint-Gaudens, on est particulièrement bien reçus ».
« C’est la raison d’être de notre musée, explique Michel Ribet, le président de l’association des amis du circuit : accueillir de tels événements liés aux sports mécaniques. Toute notre équipe, des bénévoles passionnés, s’est mobilisée pour organiser cette arrivée d’étape, recevoir nos hôtes, assurer une visite guidée de notre établissement. Je tiens à remercier tout particulièrement mes partenaires. On a au musée un mois de septembre très chargé… » Il a fait chaud tout au long de la journée. Puis il a bien plu à l’heure de bivouaquer. Les machines ont été bâchées. Un autre endroit, une autre ville, venir camper à Saint-Gaudens sur les hauteurs du circuit, c’est un siècle de contemplation offert des tribunes. La nuit a été courte, sans doute inconfortable. Le ciel est resté couvert. Au petit matin, la course pétaradante a repris. Les bruits et les odeurs ont repris leurs droits puis se sont effacés dans le lointain. Le 11 septembre prochain, le musée organise aussi la troisième édition de son exposition motos. Brice Rohaut