La FSU publie un communiqué après les déclarations d’Emmanuel Macron à Marseille

La Fédération Syndicale Unitaire publie un communiqué après la visite du Président Macron à Marseille.
La Fédération Syndicale Unitaire publie un communiqué après la visite du Président Macron à Marseille.

Avec 160 000 adhérents, La Fédération Syndicale Unitaire (FSU) est la deuxième organisation syndicale de la fonction publique d’État et fonction publique territoriale en France, derrière Force Ouvrière. Elle est la 1ère organisation syndicale de l’enseignement. Créée en 1993 après l’éclatement de la Fédération de l’Education nationale (FEN), son fonctionnement associe les syndicats nationaux, les sections départementales et les tendances.

A la suite des déclarations du Président de la République Emmanuel Macron à Marseille ces derniers jours, la FSU a publié un communiqué en date du 3 septembre :

« Emmanuel Macron s’en prend aux services publics marseillais »

« En déplacement à Marseille, le président de la République devait notamment annoncer un « plan » pour rénover les écoles de Marseille dont le bâti est délabré, résultat de l’absence d’investissement public au cours des 20 dernières années. Mais, dans son discours, aucun montant, aucun calendrier de rénovation et aucune modalité de mise en oeuvre n’ont été précisés. Au contraire, le Président de la République s’est livré à un exercice de dénigrement des agent-es du service public et a annoncé la mise en place de dispositifs qui feraient des écoles de Marseille un terrain d’expérimentation de la dérégulation de l’Éducation nationale. »

« Le recrutement des professeur-es des écoles par les directeurs et directrices d’école ouvrirait une brèche dans le fonctionnement du service public d’éducation : Emmanuel Macron cherche à substituer aux mutations régies par des règles connues de tous un recrutement sur profil, ouvrant la porte à l’opacité et au clientélisme. Les écoles marseillaises n’ont pas besoin d’un nouveau modèle managérial qui met à mal le service public d’éducation et dénature les relations entre les personnels, elles ont besoin de moyens pour fonctionner correctement et d’enseignant-tes en nombre suffisant, reconnus et valorisés socialement ! »

« Le président a aussi annoncé la création d’une société publique en charge de la réhabilitation des écoles les plus délabrées. Cette structure préfigure-t-elle une nouvelle forme de désengagement de l’État de ce dossier très sensible à Marseille ? N’est-ce pas le retour des projets de partenariats public/privé qui ont fait tant de mal aux écoles marseillaises ? »

« Sur sa lancée, Emmanuel Macron a également pointé l’absentéisme et les grèves des personnels de la ville de Marseille qui ne sont pourtant en rien responsables de la dégradation des locaux scolaires. En stigmatisant les personnels territoriaux, il tente de détourner l’attention et de reporter sur eux la responsabilité de l’Etat alors même que l’engagement des agent-es de la ville de Marseille a été salué par toutes et tous au plus fort de la crise sanitaire. Il a également mis en cause les enseignant-tes, qui seraient absent-tes des écoles difficiles. Pour la FSU ces propos sont insultants et portent atteinte à l’ensemble des agent-tes publics. »

« En définitive, Emmanuel Macron instrumentalise la crise multiforme que connaît la ville de Marseille : il prend prétexte des fractures économiques, sociales et scolaires de la ville pour pousser des propositions néo-libérales qui ne vont faire qu’aggraver la situation et qui ont déjà fait la preuve de leur inefficacité. Cette instrumentalisation est irresponsable et ne fait que jeter de l’huile sur le feu. Marseille n’est pas un terrain de jeu politique où un probable futur candidat à l’élection présidentielle peut venir tester les mesures régressives de son projet politique, qu’il entend bien étendre à tout le service public d’éducation, et plus largement à tous les services publics. »

« Les marseillais-aises ont droit aux mêmes services publics que sur le reste du territoire. Des services publics confortés dans leurs missions et dotés des moyens nécessaires à leur bon fonctionnement. C’est une condition incontournable pour faire vivre et respecter les promesses républicaines indispensables pour assurer la cohésion sociale et défendre l’intérêt général. »

« La FSU exige que des moyens à la hauteur des enjeux soient débloqués pour garantir à tous les élèves un même droit à l’éducation et à tous-tes les usagers-ères, un égal accès aux services publics, sur tout le territoire. »

« Aussi, elle invite les personnels à ne pas supporter le dénigrement de leur travail et à se mobiliser le 23 septembre, à l’appel de l’intersyndicale de l’éducation, et le 5 octobre à l’appel de l’intersyndicale interprofessionnelle pour l’emploi, les rémunérations et les conditions de travail. »

https://fsu.fr

Mots-clés :

Articles en relation :