Une première restitution de l’expérimentation dans les gravières comme ressource de substitution en période estivale pour l’irrigation agricole, s’est tenue à Carbonne vendredi 10 septembre.
Cette expérimentation, unique en France, fait partie des 32 actions prioritaires définies par le panel citoyen du Projet de territoire Garon’Amont, piloté par le Conseil départemental de la Haute-Garonne.
Tous les acteurs de ce projet de territoire s’étaient réunis pour découvrir les premiers retours d’expérience de cette expérimentation scientifique dont France Nature Environnement, l’Agence de l’eau, la Fédération départementale de pêche de la Haute-Garonne, la Chambre d’agriculture de la Haute-Garonne, Réseau 31, l’UNICEM, Nature Environnement Occitanie et la mairie de Carbonne qui a mis à disposition la gravière. Elias Tayïar, adjoint au maire en charge de l’environnement, accueillait les participants dans la salle des fêtes du Bois de Castres. Il excusait Denis Turrel, maire de la commune retenu par ailleurs. Maryse Vézat-Baronia, vice présidente du Département était également présente.
Jean-Michel Fabre, vice-président en charge de la Transition écologique au Conseil départemental, a rappelé en introduction les objectifs et la philosophie du projet de territoire Garon’Amont pour la préservation de la ressource en eau dans le Département.
L’urgence climatique prévoit dans les prochaines décennies une diminution de moitié des débits naturels en été et une hausse de la température de l’eau, menaçant les différents usages et les équilibres environnementaux.
En collaboration avec la Chambre d’Agriculture et Réseau 31, des prélèvements ont été effectués pendant 3 mois dans une ancienne gravière à Carbonne, au lac de Barbis.
Ces prélèvements ont permis de limiter des pompages dans la nappe alimentée par la Garonne pour deux agriculteurs volontaires situés à proximité immédiate de la gravière, pour irriguer 2 hectares de kiwis et 9 hectares de maïs.
Techniquement, cette expérience repose sur le constat d’un colmatage des berges et du fond des anciennes gravières qui isole ces dernières de la nappe alluviale. Les plans d’eau forment ainsi des « réserves d’eau » peu connectées au système aquifère et pouvant être utilisées en substitution de prélèvements en étiage de la Garonne ou en cours d’eau, pour l’irrigation agricole.
Ce point intermédiaire montre pour le moment le faible impact sur le niveau du lac en période pompage, que la qualité de l’eau est bonne pour l’irrigation agricole et l’absence d’impact sur l’environnement (faune et flore).
L’ensemble des données seront analysées pour une restitution finale début 2022. L’action proposée pourrait ensuite concerner d’autres gravières pour constituer d’autres stocks d’eau existants en Haute-Garonne. Près de 700 hectares de gravières ont été comptabilisées dans le projet de territoire.