Tracteurs, poules, vaches, lapins, cochons, quelques ânes sans leurs bonnets. Le temps des vexations qui fustigeaient les cancres date d’une autre époque. Et puis, les enfants, aujourd’hui, ne sont pas à l’étude, ils visitent un salon immense, varié, fourni, achalandé. Des milliers d’élèves se sont rendus en rangs serrés dans les travées du salon des Pyrénéennes. Plus qu’une opportunité, une chance. Et ils étaient tout à leur aise d’écarquiller les yeux devant une race de poule peu commune, la crête ébouriffée, un lapin de champagne gris argenté ou devant des taureaux de compétition impressionnants par leur corpulence. Eléane (CE2) enfonce ses dix doigts à travers la cage grillagée pour toucher le pelage d’un petit lapin, Hugo (CM2) pose sa main sur le mufle d’un veau et s’étonne d’effrayer le bestiau, Théo (CM1) court entre les tracteurs alignés dans l’ordre chronologique : un siècle de mécanique agricole. Le concours de « beauté » de blondes d’Aquitaine captive l’assemblée. « C’est trop cool, lâchera Cléophée (CE2). On a pu caresser les vaches, les chevaux…. », « On n’a pas eu assez de temps, déplore Luna (CM2). On s’est toujours un peu pressé et on n’a pas eu le temps de tout admirer. On y retournera sûrement… » Journée continue, les enfants ont couru sans se perdre dans le labyrinthe de maïs, ils ont sillonné le parc des expositions de long en large, ils se sont esclaffés devant de banals animaux qu’ils n’ont sans doute jamais autant admiré. Le plaisir était là. D’apprendre finalement, tous se sont régalés.
J d S