L’ADEAR 31 est une association de paysans et paysannes, créée en 2017, dont la vocation est d’aider à la réalisation de projets, à l’installation, au développement et à la transmission. Elle propose aussi des formations, un accompagnement collectif et met en place des actions pour créer du lien. Dans cette optique, une visite pilotée par William, qui fait partie de la structure, a été organisée à Montmaurin lundi 11 octobre : Barthélémy Tournier et Marie Paumier, ont ouvert les portes de leur ferme maraîchère en bio, Les Jardins de Samadet. Une dizaine de participants ont été accueillis dans la cour de la ferme, où café chaud et gâteaux maison étaient servis. Si certains sont déjà un pied dans l’activité, beaucoup parmi les participants préparent leur installation. Les aspirants maraîchers présents sont là pour échanger, poser des questions techniques, s’enrichir de l’expérience et du vécu de ce couple installé depuis une dizaine d’années.
Marie, anthropologue, et Barthélémy, chercheur en biologie végétale, travaillaient au Québec et ont finalement choisi de tourner la page. Passionnés de nature, de jardin, ils décident d’acquérir un terrain et une maison en France, avec dans leur tête un projet bien arrêté de reconversion professionnelle, en accord avec leur philosophie de vie : ils seront maraîchers. Une ferme à restaurer, 13 hectares sur un coteau face à la chaîne des Pyrénées, tout à construire et à inventer. Et à force de travail, la réussite est là. L’exploitation sur un hectare fonctionne bien et fournit des légumes et des aromatiques d’une incroyable variété, vendus sur deux marchés de la région et la Biocoop de Saint-Gaudens. Avec 25 sortes de tomates, 8 variétés de basilic, 12 variétés d’aubergines, et mille autres sortes de légumes, la diversité est reine. Les semences sont produites sur place, certaines sont achetées sur des sites comme Biogerme ou Germinance.
« Au départ multiplier les variétés, ça nous amusait, c’est original, et très joli sur l’étal au marché. Mais c’est surtout une assurance récolte. Si, pour une raison ou une autre, la saison est mauvaise pour un légume en particulier, une autre sorte sera abondante. » Ainsi les ventes s’équilibrent. Les techniques culturales sont respectueuses de la nature, le sol a été amendé avec des matières organiques, de la paille bio, des engrais verts, etc. « Nous avons commencé sans aucune expérience pratique, reconnaît Barthélémy. On a démarré petit, commencé à vendre sur les marchés, puis on a agrandi la surface cultivable en proportion de l’accroissement de la clientèle. »
D’une démographie peu importante et axé sur l’élevage, le secteur bénéficie d’un foncier accessible. En plus des légumes, Barthélémy et Marie cultivent des plants : « C’est un bon retour sur investissement car ici beaucoup de gens font leur propre potager. » La surface utilisée, un hectare avec des serres, est à son maximum et ne sera pas augmentée. Aux jardins de Samadet, pas de tracteur. L’absence de mécanisation lourde impliquant de quasiment tout faire à la main, le couple emploie plusieurs salariés à temps partiel, qui aident à divers moments de l’année. « Mis bout à bout, ça représente à peu près un temps plein. »
Cette matinée riche d’enseignements a permis aux participants de partager les expériences, les essais, les tâtonnements, parfois les erreurs, mais aussi les réussites, les tours de mains, les techniques. Un bel exemple de solidarité, de mise en réseau des compétences et des savoir-faire, dans une optique de partage et de soutien, pour pérenniser l’agriculture paysanne à échelle humaine dans les territoires.
*Association pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural en Haute-Garonne