Cultiver ses salades, graal mythique des retraités dans l’imaginaire collectif, mais pas que, est vraiment d’une grande simplicité. Il faut préparer la parcelle avec la grelinette, qui aère et soulève la terre sans la retourner, et permet un excellent désherbage manuel. Le sol enrichi de compost ou de fumier (on peut le mettre frais en automne, ou compressé en granulés bio au moment de la plantation) et bien meuble, on procède soit au semis direct soit au repiquage de petits plants. Ici petite parenthèse : si avez semez dès janvier-février sous abri vous avez vos propres plants ; ou bien achetez-les en jardinerie ou chez un producteur de vos connaissances. Pour avoir des salades quasiment toute l’année, on sème de février-mars à fin septembre. En sillon peu profond, 1 à 2 cm pas plus, espacés d’une trentaine de centimètres, répartissez les graines très fines, recouvrez d’un peu de terreau, refermez et tassez légèrement avec le dos du râteau.
Pour faire vos sillons bien droits et parallèles, utilisez un cordeau : fichez 2 bâtons à chaque bout du premier sillon, reliés par une cordelette, tracez le long à la serfouette, espacez régulièrement en déplaçant le cordeau. Arrosez délicatement, en pluie fine pour ne pas trop déranger les graines.
N’oubliez pas de mettre devant la parcelle une belle étiquette indiquant la variété de vos salades.
Au bout de quelques jours, la levée se produira. Quand les plants seront plus hauts et forcément très serrés, il sera temps d’éclaircir pour laisser la place aux salades restantes de se développer.
Il existe des variétés d’hiver et des variétés d’été. En hiver on dégustera la mâche, les laitues à couper, la chicorée sauvage rouge, les laitues pommées, la feuille de chêne, en été à nous les chicorées frisées, les scaroles, les romaines, les batavias…
Un peu de paille autour du pied gardera la fraîcheur lors de chaleurs printanières et estivales. Elles sont soiffardes, n’oubliez pas de les arroser copieusement, plutôt tôt dans la matinée, avant le lever du soleil, les gastéropodes qui les adorent ont moins le temps de s’adonner à de féroces agapes.
D’ailleurs, parlant de gastéropodes, vous allez leur mener une guerre -écologique bien sûr- sans merci. Coupelles de bière, cordons de cendres, coquilles d’œuf brisées, tuiles renversées visitées au matin, les moyens de lutte sont nombreux et efficaces. A renouveler régulièrement. Même autorisés en agriculture biologique, il est mieux de se passer de produits chimiques.
Sur la table c’est un délice, une bonne salade fraîchement cueillie, assaisonnée d’une vinaigrette huile d’olive-vinaigre de Xeres, une gousse d’ail écrasée, sel poivre et une lichette de moutarde, le tout bien émulsifié. Ou encore en chiffonnade, mélangée à une sauce tartare. Toujours en chiffonnade mais dans une salade de pommes de terre, oignons émincés, lardons frits ou magrets séchés. Ou bien en accompagnement de plat, cuite à la façon des épinards : « tombée » à la poêle dans du beurre, agrémentée d’un jus de viande. Ou encore en gratin, avec béchamel et fromage râpé, un nuage de muscade. Bon appétit.