La campagne électorale pour les présidentielles a subi quelques remous dernièrement, en raison des difficultés qu’ont éprouvées certains candidats à récolter les 500 signatures obligatoires. Lionel Welter, maire de L’Isle-en-Dodon, exprime son avis sur cette procédure, mise en place en 1958 : des élus choisissent de présenter au Conseil Constitutionnel l’un ou l’autre des candidats en lice pour la fonction de président de la République. De 50 elles sont passées à 100 en 1962, puis 500 en 1976 où la liste des élus signataires est rendue publique. En 2016, les élus envoient leur présentation directement au Conseil constitutionnel, qui rend publics 2 fois par semaine les noms des élus ayant présenté un candidat.
Lionel Welter, maire de L’Isle-en-Dodon, s’exprime sur le sujet.
Que pensez-vous du système tel qu’il est en vigueur actuellement ?
« Mon choix n’est pas le sujet mais comme c’est lié, je précise que j’ai parrainé Philippe Poutou, du Nouveau Parti Anticapitaliste. J’ai voulu lui donner ma signature -et je précise que parrainage n’égale pas vote- pour deux raisons. D’abord j’estime qu’il faut donner une chance à tous les candidats qui veulent se présenter. C’est une façon de favoriser le pluralisme et la démocratie. Ensuite c’est le seul candidat qui a missionné des militants de son parti sur le territoire de L’Isle-en-Dodon. Ils ont souhaité me rencontrer et discuter à deux reprises, ce qui ne s’est pas produit avec les autres candidats, je n’ai reçu d’eux que des courriers. Cet effort de privilégier la rencontre et le dialogue en direct a pour moi été un déclencheur. Et je dirai pour conclure que ma sensibilité politique me rapproche des idéaux de Philippe Poutou, proche des gens de la terre et des ouvriers, ce qui parle à beaucoup d’entre nous. »
La publication de la liste des élus signataires est-elle une bonne chose pour vous ?
« Personnellement ça ne me dérange pas plus que ça, j’assume mes choix. Mais je conçois que ça puisse constituer un frein pour certains élus, leur propre choix ne correspondant pas forcément à celui de leurs administrés. Pour éviter dissension et incompréhension, et puisque la signature n’est pas obligatoire, ils préféreront s’abstenir. Certains autres ont fait un sondage dans la population pour savoir quel candidat se démarquait, afin de signer pour lui. C’est une idée respectable et honorable mais je ne suis pas convaincu de son efficacité. Un élu représente sa population, et à ce titre, j’ai le droit d’avoir un choix personnel. »
