C’est officiel, la première « couvée » vient de s’installer à Blajan, sur le site de la couveuse maraîchère. Angélique vient de signer lundi 4 avril à la mairie du village, son contrat d’Appui de projet d’entreprise (CAPE) qui la lie pour un an renouvelable 2 fois à cet espace-test. De la Gendarmerie au potager il n’y a qu’un pas, qu’Angélique a franchi sans hésiter : « C’est une reconversion, un choix de vie, confie la jeune Normande venue de Reims avec son compagnon Lucas. J’ai découvert le maraîchage un peu par hasard et c’est devenu ma passion. J’aime être à l’extérieur, au contact de la terre, et produire pour nourrir c’est pour moi important. J’ai suivi une formation et par le biais de mes maîtres de stage, j’ai contacté la couveuse de Blajan qui cherchait des couvés. J’ai postulé et nous voilà, on est arrivés ici le 1er mars. Pour moi c’est la possibilité de tester mon activité de façon sécurisée, et si ça marche je m’installerai définitivement dans le territoire. »
Faisant suite au paraphe de la convention entre la couvée et la 5C la semaine dernière, la signature du Contrat d’Appui au projet d’entreprise (CAPE) d’Angélique entérine son admission au sein de la couveuse. Elle a eu lieu en présence de Magali Gasto-Oustric, présidente de la Communauté de communes cœur et coteaux du Comminges (5C) et des consultants, porteur du projet. Sont associés entre autres à cette initiative d’envergure, essentielle à l’avenir agroéconomique du territoire, l’association BGE, la Chambre d’Agriculture, les inter-communautés voisines, le PETR, le Conseil Départemental, la sous-préfecture.
Les serres et le matériel agricole ont été financés à hauteur de 180 000€ par des fonds européens et dans le cadre du Plan de Relance. Des démarches sont en cours pour obtenir de nouvelles subventions auprès de la Région et du Département. Un bâtiment de stockage matériel et légumerie, d’un montant de 500 000 €, est prévu pour l’an prochain. Il comprendra un espace pour la formation.
Le maraîcher-encadrant technique Bastien Ajelo, salarié de la 5C, travaille depuis un an à la mise en œuvre du site. Il exploite une parcelle pour sa production. Il conseille et guide les couvés sur les plans administratif, technique, théorique. « C’est rassurant pour moi, confirme Angélique, car je n’ai pas été formée sur ces domaines. Acquérir ces compétences et de l’expérience est indispensable à la bonne marche de mon activité, c’est ce que permet la couveuse. »
Une couveuse, comment ça marche ?
Les candidats présentent leur projet professionnel et justifient d’un apport financier pour les premières dépenses. Si le comité d’admission valide le projet, le contrat CAPE est signé et le couvé intègre la couveuse.
Le statut et revenus antérieurs sont conservés ; le remboursement des frais et une rémunération sur le chiffre d’affaires sont possibles ; contribution aux frais de gestion de la couveuse. S’ils sont demandeurs d’emploi, les couvés conservent leur indemnisation.
Les avantages
Les maraîchers en couveuse BGE apprennent à gérer leur entreprise dans des conditions réelles, en étant accompagnés, en testant la viabilité de l’activité. De nombreux services sont disponibles. Devis, facturation, suivi clients, trésorerie, sont gérés avec appui de l’encadrant.
Le contrat CAPE ouvre à une formation technique, un hébergement juridique, administratif et comptable, un collectif d’entrepreneurs, des moyens matériels, et un outil de gestion commerciale (couveuse.net).
Avec courage et détermination, Angélique a commencé à semer aubergines, tomates, salades, légumes d’été sous la serre qui lui est dévolue, et en pleine terre radis, pommes de terre, échalotes. Elle a déjà prévu pour ses Jardins de D Mes Terres des débouchés commerciaux, paniers sur place, marché de Saint-Gaudens, magasin ô Relais de Chloé, pour commencer.